Le public venu en grand nombre, jeudi dernier au Théâtre municipal, a applaudi debout la prestation de la charmante chanteuse Syrine Ben Moussa. Une prestation réussie d'un concert intitulé " Entre les deux rives ". Retour sur un spectacle agréable qui se présentait comme une fusion entre musique maghrébine et espagnole.
Accompagnée de six musiciens tunisiens et algériens : un pianiste, un violoniste, un bassiste, un joueur de banjo, et deux percussionnistes, Syrine Ben Moussa, habillée pour la circonstance par un styliste qui lui a conçu un costume spécifique pour la soirée, a présenté un spectacle au parfum nostalgique d'une musique d'ici et d'ailleurs, autrement dit tunisienne, algérienne et espagnole et dans les deux langues arabe et espagnole dans lesquelles elle excelle.
L'assistance, formée d'un public hétérogène : Tunisiens, Algériens et Espagnols et de différentes générations, a vécu deux heures de concert qui fleurait bon l'authenticité et la sincérité. Grâce à son caractère et à sa forte personnalité, la chanteuse a réussi à gérer son spectacle de bout en bout avec une belle assurance. Avec sa voix claire et forte, elle a choisi d'interpréter des titres du répertoire musical traditionnel notamment le malouf algérien aux sonorités andalouses.
C'est donc sous le signe de la nostalgie et du bon vieux temps que Syrine Ben Moussa a inscrit son concert élaboré grâce à la coopération tuniso-espagnole. En guise de bienvenue aux nombreux mélomanes venus apprécier son talent, elle ouvre le concert avec " Ahlen wa Sahlen ". Dès le deuxième titre " Mitwahach Eddiar ", la danseuse espagnole Melissa Calero entre en jeu pour agrémenter la soirée par des interventions chorégraphiques qui caractérisent la culture espagnole : le flamenco.
Les chansons aux paroles profondes et expressives évoquent l'amour, la nature, la liberté non sans une certaine mélancolie comme " El Maknin ", " Massabni Gmar ", " El Ouarda " etc. Au cours de la deuxième partie du concert, Syrine a tenu à rendre hommage à de grandes figures de la chanson maghrébine : l'Algérien Lili Boniche et ses célèbres compositions telles que " Fil Hob Hadha ", " Ya Bint Bledi " ou " Yali Sahrouni Aynik " ainsi qu'au tunisien Hédi Jouini dont l'inusable " Taht el Yasmina fi Lil ", " Lamouni Elli Gharou Mini ", et " Samra ya Samra ".
Un cocktail flamboyant auquel, elle a associé d'autres noms de la chanson hispanique dont Cesaria Evora, Comay Segundo, Camaron de la Isla et Louis Mariano. Et le public de vibrer aux refrains de " Besame Mucho " et " Qissas ". Influencée par ses racines andalouses, la chanteuse s'est déployée avec énergie pour fasciner le public qui lui répondait par des ovations nourries.
Syrine Ben Moussa a donc réussi une belle prouesse en offrant un large éventail de la musique andalouse qui a considérablement influé la musique maghrébine et particulièrement le malouf algérien et tunisien. Une soirée qui cadre bien avec le festival de la Médina et ses aspirations.
Sources: JETSET.magazine
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