Les Moriscos installés à partir du 16e siècle dans la ville de Tunis alors gouvernée par les Hafsides laissèrent leurs empreintes dans de nombreux monuments qu’ils construisirent à commencer par les appellations qui rappellent leur pays d’origine. Il suffit de citer la mosquée El Ichbili (le sévillan Xe siècle) avec son minaret orné de baies géminées; la coupole qui abrite Anselm Turmeda prêtre majorquin converti à l’islam sous le nom de Abdallah Torjman. Cette coupole construite en 1433 se trouve sur le chemin menant vers les souks de la Médina (ville arabe). Autre monument de la ville de Tunis qui se distingue par son architecture hispano- maghrébine est la Zaouia (mausolée) d’un réfugié musulman d’origine andalouse, Sidi Kacem Al Gillizi qui était spécialisé dans la confection des carreaux émaillés (Galiz). La fameuse Mosquée Zitouna (olivier) construite en plein coeur de la Medina fut touchée par les mains habiles des descendants des Moriscos. Ainsi fut élevé au XVIIe siècle le portique qui domine souk El Fakka (fruits secs). Il repose sur de jolies colonnes à chapiteaux de style hafside, il fut l’oeuvre de l’architecte Ibn Ghalib, originaire d’Espagne. Non loin de cette mosquée dans la partie Est de la Medina, se trouve la Rue des Andalous peuplée d’artisans et de commerçants d’origine espagnole. Comportant un joli passage voûté (sabbat) construit en briques pleines et abritant de belles demeures appartenant à de grandes familles des Moriscos, cette rue se distingue par ses façades de ses portes cloutées, décorées de heurtoirs à panneaux en fer peint. Des Moriscos les Tunisiens ont profité de leur savoir faire en particulier dans l’artisanat. En témoigne cet atelier de tissage construit au XVIIe siècle par la communauté des Moriscos à la rue Torbet (caveau funéraire) El Bey, parallèle à la Rue des Andalous . Ceux-ci ont introduit l’élevage du ver à soie dans les localités El Hrayriya (Harir est la soie en arabe), la Manouba, Grombalia..Le domaine culturel n’était pas négligé des Andalous de Tunisie où la colonie des Moriscos de Tunisie fonda la Medersa (collège) Al Andaloussia en plein quartier juif (ou hara). Chaaban Al Andaloussi qui fut le premier professeur de cette medersa, resta parmi les plus brillants savants andalous de Tunis à cette époque. Les influences andalouses sont sensibles dans le souk des Chéchias (bonnets rouges en laine). Elles se voient dans l’architecture ainsi que dans le vocabulaire technique de l’industrie en rapport avec cet artisanat. En quittant Tunis nous pouvons suivre les traces des Andalous dans les principales villes et villages du Nord de la Tunisie.
El placio de la familia el Haded
La calle andalusis
Bizerte Andalouse
A Bizerte ou nous signalons une fontaine publique (Sbil) de Youssef dey construite par l’architecte Al Andoulsi comme l’indique une inscription. Cette fontaine était alimentée par une noria. La tradition andalouse de Bizerte fut perpétuée par Khemais Ternane, grand musicien disparu en 1964. Compositeur de la noubas, il dirigeait le célèbre orchestre de la Rachidiya de Tunis, créé en 1934 pour enrichir le malouf, héritage tunisien de la musique arabo - andalouse. Cette musique qu’Abou Madayan avait apportée avec lui d’Espagne et dont Ibn Khaldoun disait “ qu’elle pouvait séparer l’âme des entraves corporelles et la préparer à recevoir les messages divines”. A l’Ouest de Bizerte dans le village de Ghar El Melh (Porto Farina), les Moriscos avaient construit un fort qu’ils achèvent en 1640(il fut l’oeuvre de l’architecte d’origine espagnole Musa Al Andoulsi Il est constitué de hautes murailles. Son parapet signalé par un cordon qui enveloppe l’ensemble du fort, est coiffé de beaux merlons arrondis. Sur le confluent de l’Oued Mejerda (l’antique Bagradas), les Moriscos avaient reconstruit le village de Mejez El Bab comme nous l’indique le religieux espagnol Francisco Ximenez qui séjourna en Tunisie de 1720 à 1735. Dans ce village, les traces des Andalous se voient dans la construction en 1677 du fameux pont en dos d’âne qui permet de relier Mejez El Bab aux autres villages andalous tels Testour, Slouguia...
Ghar el melh
A l’Ouest de Bizerte dans le village de Ghar El Melh(Porto Farina), les Moriscos avaient construit un fort achevé en 1640. Il fut l’oeuvre de l’architecte d’origine espagnole Musa Al Andoulsi. Il est constitué de hautes murailles. Son parapet signalé par un cordon qui enveloppe l’ensemble du fort, est coiffé de beaux merlons arrondis.
Mejez el Bab
Sur le confluent de l’Oued Mejerda (l’antique Bagradas), les Moriscos avaient reconstruit le village de Mejez El Bab comme nous l’indique le religieux espagnol Francisco Ximenez qui séjourna en Tunisie de 1720 à 1735. Parmi leurs œuvres nous signalons un pont qui franchit la Mejerda. Ce pont en dos d'âne compte 7 arches surmontées de deux cordons parallèles.
Fuente: Site web nationaux Medina
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