M. Salazar s’est félicité pour la publication des actes de ce colloque sur les Morisques que l’Ambassade a organisé en collaboration avec l’Université de la Manouba, en anticipation à la célébration cette année du passage de 400 ans sur l’expulsion massive des Morisques de l’Espagne en 1609. Il a rappelé que l’évènement a vu la participation d’éminents chercheurs et universitaires tunisiens et espagnols, spécialistes en la matière et qu’il a porté sur les conditions tragiques de l’expulsion des Morisques, leur arrivée en Tunisie et l’impact qu’ils ont eu sur ce pays et sur sa population.
Il a par ailleurs précisé que ce colloque venait inaugurer l’Année Morisque (2009) qui a vu l’organisation de plusieurs manifestations similaires en Espagne et au Maghreb. La dernière en date s’est tenue à Grenade, du 13 au 17 mai. Parallèlement et durant le mois d’avril, il y a eu la projection d’un documentaire fiction produit par la Casa Arabe en Espagne sur le voyage d’une famille morisque après son expulsion, vers la Tunisie et son installation dans le pays. Mme Raja Yassine Bahri, responsable scientifique du colloque de novembre dernier, a pour sa part souligné que les actes ont été publiés seulement cinq mois après sa tenue et qu’ils ont pu même être présentés lors du symposium de Grenade tout en ayant beaucoup de succès auprès des participants venus de l’Espagne, de la Tunisie, du Maroc, d’Algérie et de France. Mme. Bahri a aussi indiqué qu’un bon nombre d’interventions données à Beït El Hekma en novembre 2008 ont été axés sur l’arrivée et l’installation des Morisques en Tunisie surtout que notre pays a accueilli le plus grand nombre des expulsés (80.000) par rapport à l’Algérie (40.000) et au Maroc (30.000). Elle a ajouté que selon certains spécialistes, «l’Espagne aurait perdu ce que la Tunisie a récupéré », c’est-à-dire ces nouveaux éléments qui sont venus enrichir sa culture et sa civilisation par leur savoir-faire dans tous les domaines.
D’ailleurs les actes du colloque mettent en évidence l’apport considérable des Morisques dans les villes tunisiennes où ils se sont installés et leur influence dans l’architecture, l’agriculture, l’artisanat, le commerce etc.
La présentation des actes parus dans le n°2 de la revue « Cartas de la Goleta », éditée par l’Ambassade d’Espagne à Tunis, s’est faite en présence de certains chercheurs et universitaires tunisiens qui ont participé auparavant au colloque dont MM. Abdelhakim Slama Gafsi, Mohamed Néjib Ben Jemia, Sadok Boubaker et Melle. Hayet Belhmaied. Ces derniers ont insisté chacun de sa part, sur l’importance accordée actuellement dans le monde aux études morisques.
De son côté, l’Ambassadeur d’Espagne a noté qu’il est prévu probablement de rendre hommage à Mikel De Epalza, un grand spécialiste du patrimoine arabo-andalou qui a travaillé et enseigné en Tunisie et de créer un centre de référence sur les Morisques à la Médina de Tunis qui pourrait être une bibliothèque ou un centre d’étude.
Il a finalement précisé que bien que l’épisode de l’expulsion morisque soit un souvenir lointain et souvent ignoré dans la conscience collective espagnole, l’organisation des colloques sur la question est une manière d’attirer l’attention sur cette partie de l’histoire de l’Espagne et de l’aider à se l’approprier.
Il a aussi déclaré que pour consulter les actes du colloque, il est possible de les trouver à l’Institut Cervantès ou au siège de l’Ambassade d’Espagne et prochainement sur son site web.
Fuente: JETSET
0 commentaires :
Post a Comment