Sous le patronage de M. Abderaouf El Basti ministre de la culture et de la sauvegarde du Patrimoine et dans le cadre de la célébration du passage de quatre cents depuis la migration des Morisques d’Espagne en Tunisie, un symposium, intitulé « Mémoires andalouses », s’est tenu du 20 au 27 juin 2009 à la Cité des Sciences de Tunis.
Cette manifestation a rassemblé plusieurs spécialistes de la période morisque, tunisiens et étrangers, architectes, urbanistes, ainsi que des habitants de la ville de Testour, concernés par cet événement, vu leurs origines andalouses.
Ce symposium a porté sur trois thèmes. Le premier a donné un aperçu historique sur l’évolution des morisques en Tunisie et les caractéristiques de leur insertion et leur intégration dans la société locale.
Une deuxième série d’interventions a dévoilé les techniques de construction et le savoir faire andalous qui restent fiables jusqu’à nos jours, dans les différentes régions de Tunisie, notamment à Testour, qui fut autrefois la capitale intellectuelle des morisques et leur première terre cédée par le roi Othman Dey. Des études ont été présentées sur les logements de cette région dont leur configuration spatiale et l’ornementation présentent une grande ressemblance avec la maison citadine.
Le troisième type d’intervention a porté un focus sur la situation actuelle, agonisante du riche patrimoine de la ville de Testour, qui nécessite d’urgence un plan d’action de sauvegarde afin de préserver cet héritage précieux pour les deux pays et ainsi créer un circuit touristique pour développer son tourisme culturel.
Des expériences effectuées en Tunisie ont été présentées et proposées comme une alternative pour protéger le patrimoine andalou à Testour. On cite l’opération de la maison laboratoire, située à Mahdia et présentée par Salma Hamza, architecte et enseignante à l’ENAU qui a insisté sur l’objectif de cette opération menée, consistant à créer un réseau national et international de « maison laboratoire » afin d’échanger les différentes expériences. Cette dernière, autrefois une simple maison vouée à la démolition, a suscité un grand intérêt quant à la protection de certains monuments, dans les environs qui nécessitaient une intervention et éventuellement des projets pour former des maçons et des artisans. Fakher Kharrat, architecte et maitre assistant à l’ENAU a présenté l’expérience qui a été menée dans la région Sud de la Tunisie, Nafta, qui consistait à louer deux anciennes maisons pour une durée de 20 ans pour les reconvertir en des écoles d’apprentissage et de fabrication des matériaux locaux dont le savoir faire est en voie de disparition.
Les différentes études sur la culture andalouse présentées par les 22 conférenciers, lors de ce symposium, relèvent d’un vrai enthousiasme. Elles ont mit l’accent sur l’impact positif des morisques sur la Tunisie et la nécessité de sauvegarder leurs traces, incluant bien évidemment les bien immatériels comme les coutumes et les traditions, les costumes, les chants et notamment le travail artisanal.
Suite à la tenue de ce symposium plusieurs recommandations ont été communiquées en vue de leur application dont certaines consistaient à sensibiliser les médias aux valeurs précieuses de ce patrimoine, la nécessité de classer plusieurs monuments historiques, entreprendre des actions sur la ville et ses environs, créer un lieu pour regrouper toutes les « mémoires andalouses » et notamment la nécessité de publier les actes de ce symposium qui se sont avérées riches, instructives et fructueuses.
Fuente: Archibat
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