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Jun 29, 2009

Les villes Andalouses(1)

Tunis andalouse

Les Moriscos installés à partir du 16e siècle dans la ville de Tunis alors gouvernée par les Hafsides laissèrent leurs empreintes dans de nombreux monuments qu’ils construisirent à commencer par les appellations qui rappellent leur pays d’origine. Il suffit de citer la mosquée El Ichbili (le sévillan Xe siècle) avec son minaret orné de baies géminées; la coupole qui abrite Anselm Turmeda prêtre majorquin converti à l’islam sous le nom de Abdallah Torjman. Cette coupole construite en 1433 se trouve sur le chemin menant vers les souks de la Médina (ville arabe). Autre monument de la ville de Tunis qui se distingue par son architecture hispano- maghrébine est la Zaouia (mausolée) d’un réfugié musulman d’origine andalouse, Sidi Kacem Al Gillizi qui était spécialisé dans la confection des carreaux émaillés (Galiz). La fameuse Mosquée Zitouna (olivier) construite en plein coeur de la Medina fut touchée par les mains habiles des descendants des Moriscos. Ainsi fut élevé au XVIIe siècle le portique qui domine souk El Fakka (fruits secs). Il repose sur de jolies colonnes à chapiteaux de style hafside, il fut l’oeuvre de l’architecte Ibn Ghalib, originaire d’Espagne. Non loin de cette mosquée dans la partie Est de la Medina, se trouve la Rue des Andalous peuplée d’artisans et de commerçants d’origine espagnole. Comportant un joli passage voûté (sabbat) construit en briques pleines et abritant de belles demeures appartenant à de grandes familles des Moriscos, cette rue se distingue par ses façades de ses portes cloutées, décorées de heurtoirs à panneaux en fer peint. Des Moriscos les Tunisiens ont profité de leur savoir faire en particulier dans l’artisanat. En témoigne cet atelier de tissage construit au XVIIe siècle par la communauté des Moriscos à la rue Torbet (caveau funéraire) El Bey, parallèle à la Rue des Andalous . Ceux-ci ont introduit l’élevage du ver à soie dans les localités El Hrayriya (Harir est la soie en arabe), la Manouba, Grombalia..Le domaine culturel n’était pas négligé des Andalous de Tunisie où la colonie des Moriscos de Tunisie fonda la Medersa (collège) Al Andaloussia en plein quartier juif (ou hara). Chaaban Al Andaloussi qui fut le premier professeur de cette medersa, resta parmi les plus brillants savants andalous de Tunis à cette époque. Les influences andalouses sont sensibles dans le souk des Chéchias (bonnets rouges en laine). Elles se voient dans l’architecture ainsi que dans le vocabulaire technique de l’industrie en rapport avec cet artisanat. En quittant Tunis nous pouvons suivre les traces des Andalous dans les principales villes et villages du Nord de la Tunisie.

El placio de la familia el Haded

La calle andalusis

Bizerte Andalouse

A Bizerte ou nous signalons une fontaine publique (Sbil) de Youssef dey construite par l’architecte Al Andoulsi comme l’indique une inscription. Cette fontaine était alimentée par une noria. La tradition andalouse de Bizerte fut perpétuée par Khemais Ternane, grand musicien disparu en 1964. Compositeur de la noubas, il dirigeait le célèbre orchestre de la Rachidiya de Tunis, créé en 1934 pour enrichir le malouf, héritage tunisien de la musique arabo - andalouse. Cette musique qu’Abou Madayan avait apportée avec lui d’Espagne et dont Ibn Khaldoun disait “ qu’elle pouvait séparer l’âme des entraves corporelles et la préparer à recevoir les messages divines”. A l’Ouest de Bizerte dans le village de Ghar El Melh (Porto Farina), les Moriscos avaient construit un fort qu’ils achèvent en 1640(il fut l’oeuvre de l’architecte d’origine espagnole Musa Al Andoulsi Il est constitué de hautes murailles. Son parapet signalé par un cordon qui enveloppe l’ensemble du fort, est coiffé de beaux merlons arrondis. Sur le confluent de l’Oued Mejerda (l’antique Bagradas), les Moriscos avaient reconstruit le village de Mejez El Bab comme nous l’indique le religieux espagnol Francisco Ximenez qui séjourna en Tunisie de 1720 à 1735. Dans ce village, les traces des Andalous se voient dans la construction en 1677 du fameux pont en dos d’âne qui permet de relier Mejez El Bab aux autres villages andalous tels Testour, Slouguia...

Ghar el melh

A l’Ouest de Bizerte dans le village de Ghar El Melh(Porto Farina), les Moriscos avaient construit un fort achevé en 1640. Il fut l’oeuvre de l’architecte d’origine espagnole Musa Al Andoulsi. Il est constitué de hautes murailles. Son parapet signalé par un cordon qui enveloppe l’ensemble du fort, est coiffé de beaux merlons arrondis.

Mejez el Bab

Sur le confluent de l’Oued Mejerda (l’antique Bagradas), les Moriscos avaient reconstruit le village de Mejez El Bab comme nous l’indique le religieux espagnol Francisco Ximenez qui séjourna en Tunisie de 1720 à 1735. Parmi leurs œuvres nous signalons un pont qui franchit la Mejerda. Ce pont en dos d'âne compte 7 arches surmontées de deux cordons parallèles.

Fuente: Site web nationaux Medina

Les villes Andalouses (2)

Les villes Andalouses(3)

Jun 27, 2009

L'architecture, un vecteur d'identité culturelle


Sidi Kacem Jelizi

SYMPOSIUM INTERNATIONAL: MEMOIRES ANDALOUSES(MEMORIAS ANDALUZAS)
TUNIS, 25 juin 2009 (TAP)-Les morisques d'Andalousie (de l'espagnol "Morisco", littéralement « petit maure »), musulmans d'Espagne convertis de force au catholicisme à la suite des édits de conversion de 1502, ont laissé leurs empreintes sur le paysage architectural et urbanistique en Tunisie.
L'impact de cette civilisation sur le paysage urbain en Tunisie et la valorisation des spécificités architecturales pour confirmer l'identité culturelle tunisienne ont été au centre du symposium international, organisé, par l'ordre des architectes de Tunisie (OAT), à Tunis, du 25 jusqu'au 27 juin 2009, sur le thème « Mémoires andalouses ».
M. Karim Ellouze, président de l'OAT a souligné, à l'ouverture de cette
rencontre, à laquelle ont pris partie des historiens, des architectes et des urbanistes tunisiens et espagnols, que l'étude des divers courants et des différentes écoles architecturales (romaines, arabes, musulmanes, espagnoles, andalouses et autres), ne manquera pas d'affermir et de consolider les spécificités de l'architecture tunisienne.
M. Santiago, Moralis, ministre conseiller auprès de l'ambassade d'Espagne en Tunisie a évoqué l'impact des morisques sur l'architecture tunisienne, soulignant à ce sujet que l'arrivée massive de ces derniers en Tunisie au début duu XVII siècle, a eu une répercussion énorme sur les sociétés des pays d'accueil.
Le responsable a ajouté que la coopération technique tuniso-espagnole dans ce domaine a été axée, ces dernières années, sur la sauvegarde et la valorisation de ce patrimoine commun.
C'est dans cette optique que s'inscrit, a-t-il dit, la restauration et la réhabilitation de la zaouia de Sidi Kacem Jelizi, l'un des personnalités cultivées et aisées qui ont abandonné l'Espagne pour vivre et pratiquer leur foi musulmane en Tunisie, la restauration de la grande place de Testour et le projet en cours concernant l'élaboration de la route morisque. Les participants à cette manifestation vont passer en revue, trois jours durant, l'histoire des morisques, leur impact sur l'architecture tunisienne et les différents édifices marquant leur passage et leur influence sur la culture tunisienne.
Ce symposium marque le début d'une série de manifestations et de séminaires qui seront organisés, cette année, pour commémorer 400 ans d'histoire, depuis l'expulsion des morisques d'Espagne.
Fuente: Agence Tunis Afrique Presse

Jun 26, 2009

Algunas artesanías moriscas en Túnez


Algunas artesanías moriscas en Túnez
Textiles, perfumes, jabones, vidrio son algunas de las artesanías más destacadas introducidas por los moriscos y que han pervivido hasta nuestros días
La mayoría de las fuentes hablan sobre el importante papel económico en general y, en especial, el de la artesanía de los moriscos en Túnez; hay que subrayar que los investigadores se interesaron por la artesanía de “La chachia” (gorro tunecino). Por eso mismo aquí vamos a desarrollar este tema en el presente artículo, y alguno que otro más ...
Entre estas artesanías tenemos la industria textil y de la seda.Probablemente, los moriscos introdujeron la industria de la seda en Túnez, pues tenían el gusano de seda en el pueblo “El Harairia”. El cual se llama así por su especialidad en esta industria, porque el termino de la seda en árabe es igual “El Harire” (Harairia). Esta industria se practico asimismo en otros pueblos y ciudades moriscas como Zaghouen, Manouba y Testour. La artesanía textil, con el uso de la seda como materia prima, fue especialmente desarrollada por las mujeres en edad casadera en la elaboración y preparación del ajuar. Por último, destaca la artesania textil de “Sefsari”, “El Fouta” y “El Takrita”(ropas de las mujeres).
Las familias moriscas se han interesado además por la industria de los perfumes, la cual se basa especialmente en la destilación de las flores del “Naranj” (tipo de naranja), “El Atrchah”, “Alnesrine”... esta operación fue practicada en la mayoría de los pueblos moriscos y especialmente en “El Cap bueno” ( Cap bon en el norte oriente de Túnez) y Zaghouan, pues hasta hoy día mi madre y las mujeres de esta región siguen haciendo el perfume de esta manera tradicional.Además los moriscos de Túnez trabajaron también en otras diferentes artesanías como la industria del Jabón, del Vidrio, y de los Pitchers...
En resumen algunas de estas artesanías fueron practicadas por los moriscos en Túnez, y estas artesanías les hicieron ricos, y como no, así han dado una gran potencia económica al país.
El perfume

Jun 20, 2009

المؤتمر الدولي الرابع عشر للدراسات الموريسكية الأندلسية

خطاب د. عبد الجليل التميمي

سيادة الوزير الأول الأستاذ الهادي البكوش
حضرة الأستاذ لوي كاردياك
حضرة الأستاذة لوث لوباث بارلت
حضرات ضيوفنا الكرام
سيداتي سادتي، أيها الجمع الكريم،
بادئ الأمر أدعوكم للوقوف دقيقة صمت ترحما على عالمين اسبانيين جليلين انتقلا إلى ربهما بعد أن أديا أجل الخدمات البحثية في علم الموريسكولوجي وهما الأستاذان ميكال دي إيبلزا وخيل رودلفو غريمو !
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لقد شرعنا في تنظيم هذه السلسلة من المؤتمرات العلمية المتخصّصة، حول الموريسكيين الأندلسيين منذ سنة 1983 وقد دأبنا على عقدها بانتظام كل سنتين بمشاركة عدد من أهم الموريسكولوجيين في العالم. وقد توجت بنتائج إيجابية جدّا، بما جعلها مكاسب علمية هامة. وفي هذا الإطار حرصنا على موقعة إسبانيا موقعا جديدا في جدلية تفعيل هذا التراث العربي الأندلسي، انطلاقا من إيماننا بأن ما يجمع إسبانيا اليوم بالعالم العربي والإسلامي هو زخم هذا التراث الحضاري الخالد للأندلس، أندلس التوافق والانسجام المجتمعي، أندلس التسامح الحقيقي بين مختلف الطوائف العرقية والدينية والتي تعايشت بانسجام وتكامل مثاليين، أندلس العلم والمعرفة والعقلنة والإبداع في عديد المجالات وقد شهد بذلك الجميع !
أما مؤتمرنا الحالي والذي نعقده بمناسبة ذكرى مرور 400 سنة على طرد الموريسكيين من الأندلس، فيندرج في صلب اهتمامنا العلمي البحت بهذا الملف. وأنه توافقا مع نتائج الدراسات التي نشرت حتى اليوم، فإن هؤلاء الموريسكيين المهجرين عاشوا هذه الفاجعة اللاإنسانية بكل المقاييس وتفرقوا شذر مذر وديست أبسط حقوقهم وكرامتهم الإنسانية، وقد استبسلوا للدفاع عن كينونتهم وانتمائهم الحضاري ضد سياسات محاكم التفتيش الجائرة التي تفننت في ملاحقتهم للقضاء عليهم بأبشع صنوف التعذيب والحرق أحياء والاستيلاء على ممتلكاتهم العقارية والمنقولة, وتصفية تراثهم الفكري والحضاري والثقافي وتحويل كل جوامعهم ومدارسهم وجامعاتهم إلى كنائس أو فضاءات عمومية، وقد نكثت العهود التي قطعت لهم من طرف الملكين الكاثوليكيين الإسبانيين يوم تسليم غرناطة، ونجحت محاكم التفتيش في اقتلاع جذور الموريسكيين من أرض الأندلس تماما، وهي مأساة رهيبة لحقت بالأمة الموريسكية الأندلسية.
وإزاء هذه المأساة، احتفظ لنا التاريخ عبر المدونات الأدبية والشعرية التي تركها لنا الشعراء والكتاب الأندلسيون أنفسهم وكذا الأوربيون القدامى، ملاحم وروائع وشواهد خالدة، تشهد بفظاعة الفاجعة, وهو ما يفسر اهتمام مئات الباحثين من الإسبان عموما والعرب والأوربيين والأمريكيين وغيرهم، بإبراز ذلك في كتاباتهم المختلفة الأدبية منها والفنية والمسرحية. ولا شك أن الرسوم المعروضة اليوم في المتاحف الوطنية الإسبانية، شاهد على فظاعة هذه الفاجعة ؛ وفي هذا التوجه فإن السينمائيين الإسبان، مشكورين، قاموا بإعداد أفلام قصيرة وطويلة، لنقل صورة مصغرة عن هذه المأساة الفاجعة التي حلت بالموريسكيين ونحن ننوه بمثل هذه المبادرات المهمة جدّا والشجاعة في غياب اهتمام السينمائيين العرب والمسلمين مع أسفنا الشديد لذلك !
لقد منحت الأندلس لإسبانيا اليوم الإيمان بأهمية تحالف الحضارات عندما أمضى رئيس وزرائها مع رئيس وزراء تركيا، حلفا باركته منظمة الأمم المتحدة وأصبح اليوم من أهم مرجعياتها الفكرية والحوارية على الصعيد الدولي، وهذه هي حتما الخلفية التي كانت وراء دعوتنا للسلط الإسبانية العليا, لتطبيق مضامين هذا الحلف الحضاري على التاريخ الموريسكي الأندلسي واعتبار ما حل بالموريسكيين، مأساة وفاجعة في التاريخ الإسباني الحديث، لا يتوافق حتما مع بنود هذه الاتفاقية، ذاهبين إلى الاعتقاد أن عدم استجابة السلط الإسبانية العليا لندائنا الحضاري الذي أطلقناه منذ 18 سنة ، يتنافى مع جوهر بنود تحالف الحضارات التي تزعمته إسبانيا وتركيا اليوم. وإزاء هذا الرفض المتجدد إلى اليوم، سوف نبقى نطالب إسبانيا بالإقرار بأن محاكم التفتيش ارتكبت أشنع مأساة إنسانية في حق الموريسكيين، بتنفيذ قرار الملك فيليب الثالث القاضي بالطرد الجماعي للأندلسيين، وإننا لنطالب بإدانة هذا القرار الجائر.
إن مؤتمرنا الرابع عشر والذي يجمع نخبة من الموريسكولوجيين الدوليين والمغاربين سيعالج عديد الإشكاليات البحثية في كنف الاحترام المتبادل والحوار العلمي البناء والصداقة والشفافية التي تجمعنا. وليتأكد الجميع أننا منذ ربع قرن قمنا بإرساء تقاليد بحثية نعتز بها, خدمة للتاريخ الموريسكي الأندلسي.
ومن جهة أخرى، تأكد للجميع أن مبحث علم الموريسكولوجيا سجّل تطورا مذهلا باستقطاب الجيل الجديد من الباحثين الدوليين، نتيجة الاكتشافات الجديدة من مخطوطات ووثائق إسبانية وأوربية وعربية وعثمانية ومن دور أرشيفات ومكتبات أمريكا اللاتينية أيضا، وتمّ ذلك على أيدي الباحثين المؤمنين بالتواصل العلمي، إذ لا هيمنة ولا تطاول لفريق من الباحثين على غيرهم، أو غمط للإنجازات البحثية التي حققها العديد من المتخصصين غير الأوربيين، وعلى الجميع استخلاص العبرة والدرس من إنجازات باحثي جامعة بورتوريكو تحت إشراف الأستاذة المتميّزة د. لوث لوباث بارلت, والتي شكلت تجربتها البحثية في جامعتها وفي مخبرها العلمي مع فريقها المتحمس حول الأدب الألخميادو، أجمل وأروع الأمثلة على هذا التوافق والإنجاز البحثي، خدمة للحقيقة التاريخية دون استعلاء أو مركب غرور أو هيمنة فكرية على الآخرين.
وكما هو معلوم لدى الجميع فإن تونس قد سجلت صفحة ناصعة ومشرفة من التسامح الحق وكرم الضيافة عندما توجه إليها مائة ألف موريسكي، وجدوا على أديمها كل المقومات الإنسانية والحضارية التي افتقدوها تماما في أندلسهم على إثر طردهم القسري سنة 1609. كما احتضن المغرب الأقصى والجزائر والدولة العثمانية وعديد المدن المتوسطية، قسما مهما آخر من هؤلاء المهجرين. وإن تونس التسامح الحق، لفخورة بوجودكم وتشريفكم لها، وهذا هو مبعث اعتزازنا في هذه المؤسسة البحثية الأكاديمية المستقلة علميا، راجين التوفيق في أعمالنا وحواراتنا من أجل التذكير بالتراث الموريسكي، وفاء منّا لهذه الأمة الأندلسية الباسلة والجريحة والتي نحن مؤتمنون للحفاظ على سجل بطولاتها الرائعة وصمودها المستميت، حين لا يتم نسيان أو إهمال ذلك من طرف الجميع في عالمنا العربي والإسلامي بصفة خاصة.
كلمة شكر وتقدير عاليين نوجّهها إلى كل من شد أزرنا بالقول والفعل وساهم من منطلقات مبدئية ثابتة, تذليل عديد العقبات التي اعترضت سبيلنا, وتلك هي ضريبة الإصداع بالحقيقة التاريخية والدفاع عن المبادئ والقناعات والتي لن نقبل بالتخلي عنها أو التهاون بمضامينها، مهما كانت التحديات والإغراءات. وسنواصل رسالتنا البحثية بكل شفافية وصدق وتعلق صادق ودفاع عن التراث الموريسكي-الأندلسي.
وإليكم سيادة الوزير الأول كل الشكر والتقدير على تفضلكم بمشاركتنا هذه الجلسة الافتتاحية، وتلك هي إيماءة ومكرمة رائعة يثمنها جمعنا هذا.
والشكر لكم أنتم أيها الباحثون ممن استثاقونا منذ ثلاثين سنة وواصلوا دعمنا العلمي وأننا لنعد مشاركتكم اليوم في هذا المؤتمر بهذه الكثافة العددية من عديد الدول المغاربية والأمريكية والأوربية والآسيوية، دليلا جديدا وساطعا على حرصكم على التواصل مع مؤسستنا الأكاديمية لخدمة التاريخ والآداب الموريسكيين، على الرغم من تنظيم مؤتمر مواز لمؤتمرنا في غرناطة قبل ثلاثة أيام فقط وساهمت فيه عديد السلط الإسبانية الرسمية، وذلك ملف آخر لا نودّ إثارته هنا. فإليكم معشر الباحثين عظيم التقدير والامتنان لمواقفكم الرائعة ودعمكم العلمي المتجدّد والســلام.

كلمة السيد الهادي البكوش الوزير الأول الأسبق
إنه لشرف عظيم أن أحضر مؤتمرا دوليّا للدراسات الموريسيكية الأندلسية، تشارك فيه نخبة ممتازة من الكفاءات العلميّة المرموقة من بلاد كثيرة في العالم إحياء للذكرى المائوية الرّابعة لطرد الموريسكيين من الأندلس.
إني أشكر أخي وصديقي الدكتور عبد الجليل التميمي باعث ورئيس مؤسّسة التميمي الذي دعاني إلى مؤتمركم هذا ورغب مني إلقاء كلمة بالمناسبة بصفتي مواطنا تونسيّا باشر مسؤوليات هامّة في الدولة وهو شديد الاهتمام بما يقدّمه رجال الفكر من أعمال تساعد على فهم ما وقع في العالم ماضيا وحاضرا وتسهّل مواجهة المستقبل بعلم ودراية.
للمرّة الرابعة عشرة تنظّم مؤسسة التميمي للبحث العلمي والمعلومات مؤتمرا دوليّا للبحث عن إحدى كبار المآسي التي عرفتها الانسانية وتنجح ويرجع الفضل في ذلك إلى ما يبذله المسؤولون من جهد جبّار وما يتحلّون به من مثابرة.
سيداتي, سادتي,
أهنّئكم بذلك وأتمنّى لهم توفيقا دائما للبحث عن المعاناة التي قاساها الموريسكيون في أوائل القرن السابع عشر، غايات علمية نبيلة وقد تكون لها مقاصد أخرى أهمها التعريف بها واستخلاص العبر منها بما يسهل اجتنابها. إنّه من الخطإ السكوت عن المآسي الكبرى التي عرفتها الانسانية والجرائم العظمى التي يقترفها الانسان ضد أخيه الانسان، إنه من الخطير نسيانها أو تناسيها.
إن اهتدت الانسانية بعد حربين عالميتين مدمّرتين إلى تنظيمات واستنبطت طرقا جنّبتنا طيلة 60 عاما حربا عالميّة ثالثة، فإنّها لم تنجح في اجتناب فتن داخليّة لا تقلّ خطورة عن الحروب بين الدول في عمليات إبادة جماعية لا رحمة فيها، تفوق كل التصوّرات تقوم بها دول قويّة متميزة ضدّ أقليات مغلوبة ضعيفة لا حول ولا قوّة لها. وهي جرائم ضد الانسانيّة لا يقبلها العقل ولا يرتاح إليها الضمير, لم تحد قرارا الأمم المتحدة والمحكمة الدولية وحق التدخل من تكرارها. أشير للتذكير إلى خمس عيات منها :
* الأولى : ذهب ضحيّتها قرابة الخمسة ملايين يهودي من ألمانيا وأوربا أبادتهم حكومة هتلر النازية بغية إنهاء مشكل اليهوديّة بصفة نهائية، وقد دفع العرب لذلك ثمنا غاليا ومازالوا يدفعون.
* الثانية وقعت في رواندا حيث أقدمت حكومة البلاد لمدّة مائة يوم سنة 1994 محمية بقبيلة الهوتو وبتواطئ دولي على إبادة ثمانمائة ألف توتسي.
* الثالثة جرت في بلاد يوغسلافيا سابقا حيث عامل السرب مسلمي "البوسنة والهرسك" بقسوة شديدة وقاموا بمجزرة سربرينسكا الشهيرة، قتلوا فيها مئات من الأبرياء، بدافع التعصّب العرقي وإرادة الهيمنة.
* الرّابعة فإنها تقع في فلسطين وفي غزّة خاصة طرفاها جيش من أقوى جيوش العالم تنظيما وعتادا من جهة ومن جهة ثانية شعب مسلوب ضعيف أعزل يشكو التشرّد والجوع والفقر.
* أما الخامسة فإنها تقع في سريلانكا حيث تلاحق الحكومة أقليّة أثنية تتكوّن من التمول Tamoul للقضاء عليها وإبادتها.
أما مأساة الموريسكيين التي مرّ عليها اليوم أربعة قرون، فهي مثلها من أكبر المآسي الجماعية في التاريخ.
كان ضحاياها مسلمون ويهود نصّروا بقوّة ولكن السلط لم تكن تثق في صدق تديّنهم وتشكّ في ولائهم، وكانت تخشى ردود فعل بعضهم وما تدّعيه من تآمر محتمل ضدّها.
وبدعوى المحافظة على وحدة العقيدة بين الكاثوليك الإسبان وحماية الوحدة السياسية لإسبانيا أذن فليب الثالث سنة 1609 بطردهم بشدّة وبدون أجل. جاء في بحث للعالمة لوث لوباث بارلت شهادة مؤثرة للأب أزنار كردونا رأيت سردها عليكم :
" غادر هؤلاء البؤساء في التوقيت الذي حدّد لهم من قبل الضباط الملكيين ونزحوا سيرا على الأقدام أو على أحصنتهم وقد أخذت الحرارة كلّ مأخذ وهم يجهشون بالبكاء في مشهد امتزجت فيه أصواتهم وشكاويهم، ومصطحبين في ذلك نساءهم وأطفالهم ومرضاهم وأقاربهم المسنين وجميعهم، يلفهم الغبار وهم يتصببون عرقا ولهاثا، وكان البعض منهم في عربات تجرّ أغراضهم وما يملكون من أشياء. أما بقيّة المهجرين فكانوا راكبين مع ما لديهم من اختراعات عجيبة من سروج وبرادع وقنب كانت مخصصة لحمل الماء. وجميعها محاطة بحاجز معدني وأكياس المؤن وقرب ماء ومجموعة السلات وأدباش وأقمشة من نسيج الكتان ومعاطف وأشياء أخرى من نفس هذه الأنواع. وكلّ واحد منهم حمل ما يقدر عليه. حيث كان البعض منهم يمشي على الأقدام، رثّ الثياب، منتعلين أحذية قماشيّة. أما البعض الآخر، فقد وضعوا دثارا حول أعناقهم والبعض الآخر يجرون أحمالا صغيرة. وقد تمكنت نساؤهم من حمل ما قدرن عليه من حلي ورزم أخرى والجميع يقومون بتحيّة من كان ينظر إليهم مردّدين على أسماعهم ، كان الله في عونكم ورعاكم...
ومن ضمن تلك العربات والدواب وجميعها اكتريت، لأنهم لا يستطيعون أخذ ما يملكونه شخصيّا، إلاّ ما تمكنوا عليه من الأدباش والأموال التي تحصلوا عليها بعد بيع ممتلكاتهم حملوها معهم إلى حدود المملكة. وفي بعض الأحيان هناك عديد النساء (البعض أغنياء الموريسكيين). قد تحولن حقيقة إلى حاملات للجواهر والحلي أو هي عبارة عن أقراط فضيّة صغيرة، واضعات إياها في الرقبة وعلى الصدر أو معلّقة في أعناقهن أو في آذانهن. وهناك أشياء من المرجان محلاة بأشكال وألوان عديدة، قد غطت أدباش النساء، ساعيات لإخفاء جزء من حسرة قلوبهن. أما الذين لا يملكون شيئا، فكانوا يسيرون على الأقدام. وقد أخذهم التعب والمرض فهم ضائعون وكئيبون ومضطربون وخجلون وثائرون وغاضبون وهائجون وعطشى وجائعون".
توزع جلّ الموريسكيين الذين وصلوا ساحل النجاة على كلّ بلاد المغرب وعلى جنوب فرنسا وعلى ولاية طوسكانيا، وقد جاء منهم إلى تونس مائة ألف انتشروا في مختلف جهات البلاد.
اقتبلتهم تونس بترحاب وفتحت لهم ذراعيها وقد كان الداي عثمان متفهّما لوضعهم متعاطفا معهم، وكان الولي الصالح صالح أبو الغيث القشاش دافع عنهم وسهّل إقامتهم.
استفادت تونس من خبرتهم في الفلاحة والصناعة بقدر ما خسرتهم إسبانيا التي عرفت تدهورا اقتصاديّا بسبب خروجهم.
وقد تمكن اليهود عند نزولهم بتونس مباشرة أو بعد إقامة وقتيّة في الڤرنة Livorune حيث شجعهم حاكمها على العمل بها، تمكنوا من أداء مناسكهم الدينية بحريّة وبعث مجالس منهم هي واسطة بينهم وبين السلطة ترعى معابدهم وتدفع مرتبات رجال دينهم وتعنى بالفقراء والمرضى منهم وتنظر في نزاعاتهم بالاعتماد على شريعة دينهم.
سيداتي, سادتي,
إنّ سلوك التونسيين تجاه الموريسكيين مسلمين ويهودا هو مثال لتفتحهم وتسامحهم وقدرتهم على التعايش السلمي البناء مع كلّ الأديان وكلّ الحضارات.
إنها تقاليد ترسخت في تونس حافظ عليها الرئيس زين العابدين بن علي ودعمها من ذلك أنه وقد أحدث كرسيّا لحوار الحضارات أسنده لأستاذ كبير من خيرة أساتذتنا يقتبل في تونس رجالات من كلّ أنحاء العالم يلقون الكلمة الطيّبة وينقل في الندوة والاجتماعات في الخارج موقف تونس المنادي بالتسامح وبحوار الحضارات والأديان.
ومن ذلك ما يلقاه كلّ سنة في الغريبة اللقاء السنوي لليهود من ترحاب من طرف أهالي جربة ومن رعاية من طرف السلط مما تسبّب في ازدياد رواده الذين يأتون من كلّ العالم.
أتمنى لكم إقامة طيبة في ربوعنا، وأدعو لمؤتمركم هذا بالنجاح والتوفيق.

كلمة الأستاذ لوي كاردياك الرئيس الشرفي للجنة العالمية للدراسات الموريسكية
حضرة الوزير الأول الأستاذ الهادي البكوش
حضرة الأستاذ عبد الجليل التميمي
حضرات السيدات والسادة
منذ ربع قرن, عشرات الباحثين يجتمعون في تونس كل سنتين, استجابة للدعوة التي وجّهت إليهم من قبل اللجنة العالمية للدراسات الموريسكية ومؤسسة التميمي للبحث العلمي والمعلومات.
وتعد هذه السنة 2009, سنة استثنائية على أكثر من مستوى حيث نحتفي بالذكرى السنوية الرابعة لطرد الموريسكيين, وكذا بمرور 25 سنة على إنشاء اللجنة, ومعنى ذلك أن هناك جيلا جديدا من الباحثين قد انضموا إلينا الآن.
ونظرا إلى أنني أعتبر عميد الباحثين, إذ أنني الوحيد من بين الحاضرين الذي حضر أول المؤتمرات التي أطلقت الدراسات الموريسكية وقد نظم بأوفيادو (إسبانيا) سنة 1972 من قبل المرحوم الأستاذ غلماس دوفوانس (Galmés de Fuentès), يرجع إلى الشرف والمسؤولية بهذه الصفة أن أخذ الكلمة اليوم. وبادئ الأمر أود أن أحيي وبتأثر الأستاذ عبد الجليل التميمي الشخصية التونسية التي كانت خلال 25 سنة, وراء تأسيس وتنشيط هذه اللقاءات العلمية وتحركها الأساسي. فالأستاذ التميمي, رجل الإيمان والثقافة والأنسنة والجامعي المبرز والذي تمكن أن يقاسمنا حرصه للدفاع عن القضية الموريسيكية أقول جيدا القضية الموريسكية وها أنذا أشرح ما أود إبلاغه من هذه المبادرة.
إن الدفاع عن القضية الموريسكية, معناه إعطاء الكلمة لكل الذين حُرموا منها خلال القرن السادس عشر دفاعا عن الهوية العميقة لأشخاص حرموا من التعبير عن أصولهم الترابية ومنابع عقيدتهم الدينية,
وعليه فإن الأستاذ التميمي بتنظيمه هذه المؤتمرات, فتح عيوننا وعلمنا أن التاريخ الموريسكي هو تاريخ مجموعة اضطهدت بسبب عقيدتها الدينية وإن هذا التاريخ هو
أحد الفصول الأخيرة والمحزنة للتاريخ الأندلسي.
وقد ساعدنا الأستاذ التميمي على نزع الرؤية الأحادية الغربية للتاريخ الموريسكي والذي هو واقعا وحقيقة أحد فصول التاريخ للشعوب العربية.
لقد أدركت هذه الحقيقة الأساسية لدى حضوري مختلف مؤتمرات تونس وكذا مؤتمرا آخر تم عقده بالرياض بالمملكة العربية السعودية. وفي تونس والرياض أدركت تماما كيف أن ذكرى الحقبة الأندلسية وفترات إشعاعها وانتكاستها, كانت ماثلة في المخيال العربي الإسلامي.
وبالإضافة إلى ذلك فإن الأستاذ التميمي قد جعلنا نتعرف على باحثي العالم العربي, فاتحا لنا آفاقا جديدة, وأحب أن أتوقف حول أحد مظاهر هذا النشاط وهو قيامه بتعريب عديد الأعمال ونشرها, واضعا بذلك على ذمة الباحثين جميعا, مجموعة أساسية من أعمال الموريسكولوجيا, حيث توفق للتغلب على عديد المصاعب لتحقيق الحوار رغم عوائق اللغة. وإن ما أثمنه في الرسالة التي يؤديها هنا بتونس الأستاذ التميمي, أنه المؤمن بالمسؤولية الكاملة للحفاظ على الذاكرة الموريسيكية, وهذا تواصلا بشكل بارز, ما قام به المسؤولون السياسيون يومئذ عندما أحسنوا استقبال هؤلاء المهجرين ونظرا لصفته مؤرخا, فقد أدى ذلك إلى أن يستوعب تماما مأساة التهجير ويجعله يلتزم شخصيا بالحفاظ والعمل على ذاكرة الشعب الموريسكي حية, حتى يتم الاعتراف رسميا بهذه المأساة.
إني أذهب إلى الاعتقاد, صديقي العزيز, أن جميع المشاركين في المؤتمر, يؤيدون مبادراتكم وهم مجندون وراءكم لدعمكم في هذا المسعى, إن حضور العديد من الباحثين اليوم من مختلف دول العالم, يؤكد ذلك بما في ذلك رجال السياسة ومن بينهم الوزير الأول السيد الهادي البكوش.
وفي الختام, اسمحوا لي أن أثير هنا ذكرى أصدقاء وباحثين قد انتقلوا مؤخرا إلى رحمة الله وهم الذين ساهموا بالحفاظ على ذكرى الفاجعة الموريسكية, ذاكرا بصفة خاصة الأساتذة ألفارو غالماس دوفوانس Álvaro Galmes De Fuentes وماريا صولداد أورغواتي Maria Soleded Urgoiti ذوي الثقافة الواسعة والحس المرهف وكذا ميكال دي إيبلزا Mickel de Epalza, الذي لولاه لما كنت حاضرا بينكم اليوم, فهو الذي قاد خطواتي الأولى في تخصص تاريخ الموريسكيين ومعرفة الماضي التونسي وبصفة خاصة علاقة ذلك بإسبانيا. وأثير اليوم بتأثر بالغ زياراتنا المتكررة لضريح عبد الله الترجمان وبفضل الأستاذ دي إيبلزا تعرفت على عديد العائلات التي مازالت تفتخر إلى اليوم بأصولها الموريسكية.
هذا حضرة الأستاذ ما وددت أن أبوح به علنيا, وأضيف فقط التعبير عن أمل وهو أن يمن علي الله بالعودة إلى تونس رغم بعد المسافة. لنحتفل إلى جانبكم بتحقيق هذا المشروع الذي تولونه كبير عنايتكم والمتمثل في الاعتراف الرسمي بهذه المأساة الموريسكية من طرف أعلى السلطات الإسبانية والحكومات العربية. وأنا على يقين أن هذا اليوم سوف يأتي حتما, وسنحتفل يوما وجميعا, بهذه الذكرى كما وأن يوما سيأتي, إن شاء الله, لنقيم في تونس أو في أحد الأماكن التي استقر فيها الموريسكيون بتستور أو زغوان أو نابل أو غيرها, نصبا تذكاريا يسجل فيه مأساة شعب رفض التخلي عن هويته وفي نفس الوقت الإشادة بالاستقبال الرائع الذي لقيه على الأرض التونسية.

كلمة الأستاذ لوي كاردياك في اختتام المؤتمر
أنا سعيد بأخذ الكلمة لأشكر الأستاذ التميمي على تنظيم هذا المؤتمر الذي كان مؤتمرا استثنائيا وبالنسبة لي فهو مؤتمر استثنائي من وجهتين :
أولاهما : علميا إذ استمعنا إلى بحوث في مستوى علمي رفيع جدّا وهو ما سمح بتسجيل تقدم ملموس لمعارفنا حول الموريسكيين. ومن جهة ثانية : فالأمر يتعلق بتنظيم المؤتمر نفسه بتونس، وقد لمسنا جميعا مدى الاستقبال الذي حظينا به في تونس الذي صاحب كل مؤتمراتنا السابقة والى اليوم وأن ذكرياتنا خلال هذه الأيام كانت وستبقى حية ورائعة جدّا.
وأحب هنا أن أشدد على شيء خاص ومرتبط بهذه المؤتمرات وهو هذا المناخ الحميمي للمؤتمر الذي تناول ملف الموريسكيين والذي أصبح بالنسبة لنا جميعا، موضوعا إنسانيا نعيش أبعاده في كل لحظة.
وأذكر هنا فقط أني استلمت مؤخرا رسالة إلكترونية من أحد الزملاء من المغرب الأقصى وأنا لا أعرفه سابقا، وقد استمع إليّ أثناء إلقاء محاضرتي في مؤتمر غرناطة، ليقول لي : عزيزي الأستاذ، بعد أن استمعت إلى ما ذكرتموه وعلى الأخص للطريقة التي أبلغتمونا إياها، فإني أؤكد أنكم بالفعل قد تقمصتم هؤلاء الموريسكيين.
وها أنذا أقول إلى كل واحد منكم، إن خاصية مؤتمرات تونس، هو أن الموضوع ليس مجرّدا، وإنما هو شيء واقعي وأني لدى استماعي إليكم جميعا، فإني أكرر هنا نفس القول وبصدق أن خصوصية مؤتمرات تونس أننا واقعا وحقيقة قد تقمصنا جسدا وروحا الموريسكيين.
إن هذا التعاطف الذي أبديناه لموضوع الموريسكيين، قد شعرت به في كل الجلسات العلمية وبصفة خاصة اليوم خلال حصة ما بعد الزوال.
وأننا إذا نوهنا بالسيد التميمي، فإننا ننوه بكل الموريسكيين الذين تناولنا طردهم منذ 400 سنة !
أتوقف عند هذا الحد لأقول لكم بكل بساطة بأني سعيد هنا لملاقاة أصدقاء لم أقابلهم منذ 20 أو 30 سنة كما وأني تعرفت على أصدقاء جدد من الجيل الجديد الصاعد من الموريسكولوجيين الذين يتمتعون بقيمة علمية عالية.
هذا ما وددت أن أبوح به بكل بساطة، مجدّدا الشكر للجميع

Fuente: Fondation Tmimi

Jun 18, 2009

Rapport final du 14 congrès d’études morisques

Sur invitation de la Fondation Temimi pour la Recherche scientifique et l’information et le Comité International d’Etudes morisques (CIEM), s’est tenu du 20 au 22 mai 2009, le XIVe congrès international d’études morisques sur : Le 4e centenaire de l’expulsion des Morisques d’Andalousie (1609-2009). Lors de la séance d’ouverture, ont été présentées les allocutions des professeurs Abdeljelil Temimi, Louis Cardaillac, Luce Lopez Baralt ainsi que celle de S.E. le Premier ministre M. Hédi Baccouche, et ce en présence de S.E. l’ Ambassadeur de Malte, des représentants du commissariat général des la Jamahiriya arabe libyenne à Tunis, de la Ligue des Etats arabes à Tunis et de l’Association de l’Appel Islamique de Libye, en plus de nombre de personnalités politiques, juristes, avocats, journalistes, ainsi que 72 chercheurs venus des pays suivants : Algérie, Allemagne, Chili, Egypte, Espagne, Etats Unis, France, Inde, Japon, Libye, Maroc, Mexique, Porto-Rico et Tunisie. Pendant les onze séances scientifiques du congrès, 38 communications ont été présentées par des chercheurs appartenant à deux générations de moriscologues, celle des fondateurs dont les professeurs Louis Cardaillac et Luce Lopez Baralt, et celle des jeunes chercheurs qui ont eu l’occasion de rencontrer la première génération et donner des approches objectives sur l’expulsion des Morisques de l’Andalousie. En fait, ces derniers ont connu une tragédie causée par l’Inquisition, ce qui constitue une page sombre de l’histoire de l’Espagne à l’époque moderne. Les approches ont été objectives et non politisées, alors que quelques chercheurs occidentaux refusent tout dialogue et n’utilisent même pas le mot tragédie, cependant les corpus littéraires des poètes et écrivains andalous et européens nous ont décrit des épopées et des témoignages sur l’atrocité de ce drame. Dans son allocution, M. Hédi Baccouche, ancien Premier ministre, a considéré cette tragédie comme étant la plus grande tragédie humaine vécue et par les Morisques et par les Juifs, et ce sous le prétexte de sauvegarder l’unité religieuse et politique de l’Espagne. Quant au Prof. Cardaillac, il a évoqué ce qu’il appelle la cause morisque, celle de gens persécutés pour leur foi religieuse, mais également parce qu’ils avaient une civilisation, une langue et des traditions différentes ; ainsi cette cause reflète la non-reconnaissance du droit à la différence. On est ainsi appelé à être sincère en défendant les valeurs humaines, ce qui nécessite courage moral, probité et objectivité. Les participants ont exprimé leur entière satisfaction quant aux nouvelles approches et problématiques relatives à la recherche en histoire morisque soulevées pendant les trois journées du congrès. Les chercheurs et les historiens spécialisés qui se sont consacrés à l’étude des manuscrits et des documents inédits, sont déterminés à traiter le dossier de l’expulsion tout en demandant aux hautes autorités espagnoles de reconnaître ce drame. Les clauses de l’Alliance des civilisations et des cultures signée par l’Espagne et la Turquie sont contraires au refus catégorique des autorités espagnoles de reconnaître ce drame et de s’en excuser. Nous sommes sûrs que cette reconnaissance viendra un jour. Le monde arabe et musulman, à travers ses différentes organisations, est appelé à sauvegarder la mémoire morisque, à considérer cette tragédie comme étant une tragédie humaine et d’élever des monuments commémoratifs dans les villes arabes et musulmanes sur lesquels seront inscrits les noms des centaines de Morisques qui ont été conduits au bûcher pour y être brûlés vifs. Et ce pour ne pas les oublier sous prétexte de ne pas embarrasser l’Espagne. Le monde d’aujourd’hui insiste sur l’alliance des civilisations et la reconnaissance des erreurs du passé. Le congrès s’est caractérisé par un dialogue profond et une atmosphère d’intimité entre tous les chercheurs ; de nouvelles approches y ont été données ; on y relève principalement de nouvelles études sur la présence morisque en Amérique Latine. C’est ainsi que les participants recommandent pour thème du prochain congrès ce qui suit: Les retombées de la présence morisque en Amérique Latine : Etat et perspectives d’avenir et qui pourrait avoir lieu au mois de mai 2011. Par ailleurs, les participants ont discuté sur la dynamisation du Comité International d’Etudes morisques ; ils se sont mis d’accord sur son rôle futur dans la programmation de publications et de traductions de nombreuses études de l’espagnol en arabe et vice versa. Dans ce cadre, le projet annoncé par le Prof. Temimi sur la création d’un Centre International d’Etudes et de Traductions Morisques a été bien accueilli ; il vient à temps pour donner plus d’intérêt à ce domaine de recherche. Les participants remercient tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce congrès, surtout en assurant la traduction simultanée et en offrant un dîner gala en l’honneur des participants. Ils expriment leur regret quant à la non coordination entre la Ftersi et les hautes autorités espagnoles qui ont encouragé des rencontres parallèles à ce congrès dont la dernière s’est tenue trois jours avant la nôtre. Les participants demandent au Prof. Temimi de continuer ses efforts scientifiques au service de la vérité historique. Ci-après la composition du bureau du Comité International d’Etudes Morisques : -Prof. Louis Cardaillac, Président d’honneur (Université de Mexico) ; -Prof. Abdeljelil Temimi, Président (Université de Tunis-FTERSI) ; - Prof. Ridha Mami (Université de la Manouba) -Prof. Luce Lopez-Baralt, Secrétaire générale (Université de Porto-Rico) ; -Ahmed Abi-Ayed, membre (Université d’Oran-Algérie) ; -Prof. Gamal Abderrahman, membre (Université d’El-Azhar-Le Caire) ; -Prof. Fadwa Heziti, membre (Université de Casablanca-Maroc) ; -Prof. Maria Tereza Narvaez, membre (Université de Porto-Rico) ; -Le bureau est ouvert à deux autres membres dont un espagnol et un français.
Professeur Abdeljelil Temimi
Excellence M. le Premier Ministre, Hédi Baccouche, Prof. Louis Cardaillac Prof. Luce Lopez Baralt Chers invités, Mesdames, messieurs Je vous invite tout d’abord à observer une minute de silence et de recueillement en hommage à deux éminents savants espagnols à savoir les professeurs Mikel de Epalza et Gil Rodolfo Grimau qui ont rendu de grands services à la moriscologie. * * * Nous avons entamé cette série de congrès scientifiques sur les Morisques en 1983 ; depuis, nous organisons régulièrement tous les deux ans avec la participation d’éminents moriscologues internationaux un congrès dont les actes sont considérés comme des acquis scientifiques d’importance. Dans ce cadre, nous avons donné à l’Espagne la place qu’elle mérite dans la dialectique du patrimoine arabo andalou ; en effet, ce qui lie l’Espagne au monde arabe et musulman est précisément ce patrimoine civilisationnel de l’Andalousie, l’Andalousie de la concordance et de l’harmonie sociale, de la tolérance interethnique et interreligieuse, de la science, du savoir, de la rationalité et de la créativité dans tous les domaines. Notre actuel congrès que nous tenons à l’occasion du quatrième centenaire de l’expulsion des Morisques de l’Andalousie (1609-2009) s’insère dans le cadre de notre intérêt scientifique pour ce dossier. D’après les études publiées jusqu’aujourd’hui, les expulsés morisques qui ont vécu ce drame, se sont dispersés, leurs droits ont été bafoués, leur dignité humaine également ; ils ont résisté pour défendre leur identité et leur appartenance civilisationnelle contre les politiques de l’Inquisition qui a tant fait pour les traquer, en ayant recours à la torture, à l’autodafé, à la confiscation de leurs biens, à l’annulation de leur patrimoine intellectuel, civilisationnel et culturel ; leurs mosquées, leurs écoles et leurs universités ont été converties en églises et édifices publics ; les promesses des rois catholiques n’ont pas été respectées. La politique d’épuration pratiquée par l’Inquisition contre les Morisques a réussi ; c’est un drame qui a touché la nation morisco-andalouse. A l’égard de ce drame, l’histoire émanant des corpus littéraires des anciens poètes et écrivains andalous et européens nous décrit des épopées et des témoignages sur l’atrocité de ce drame ; ce qui explique l’intérêt des centaines de chercheurs espagnols, arabes, européens, américains et autres pour cette histoire à travers leurs écrits littéraires et œuvres artistiques et dramatiques. Les tableaux exposés aux musées nationaux d’Espagne sont un témoin de l’atrocité de ce drame. Les cinéastes espagnols ont produit des longs et courts métrages sur le drame vécu par les Morisques ; nous n’avons qu’à leur rendre hommage pour ces initiatives courageuses, alors que les cinéastes arabes et musulmans sont malheureusement absents. L’Andalousie a donné à l’Espagne d’aujourd’hui le privilège de signer l’Alliance des civilisations avec la Turquie ; approuvée par les Nations Unies, cette alliance est une référence morale et de dialogue à l’échelle internationale. C’est la raison pour laquelle nous avons adressé un appel aux autorités espagnoles, pour la reconnaissance du drame vécu par les Morisques et ce en conformité avec cette alliance civilisationnelle. Nous croyons que le silence des hautes autorités espagnoles à cet appel lancé depuis 18 ans, est contraire aux articles de l’alliance des civilisations signée par l’Espagne et la Turquie. A cet égard, nous ne cessons de réclamer à l’Espagne la reconnaissance du drame provoqué par l’Inquisition contre les Morisques, et ce jusqu’à ce que le roi Philippe III ait pris la décision de les expulser définitivement, décision dont nous demandons la condamnation. Ce 14e congrès qui réunit une pléiade de moriscologues internationaux et maghrébins traitera nombre de problématiques de recherche dans le cadre du respect mutuel, du dialogue scientifique constructif, de l’amitié et de la transparence. Depuis un quart de siècle, des traditions de recherches ont été mises en place quant à l’histoire morisco-andalouse. Par ailleurs, la moriscologie a enregistré des développements certains en attirant une nouvelle génération de chercheurs internationaux, qui ont utilisé des manuscrits et des documents espagnols, européens, arabes et ottomans puisés dans différentes archives voire même des bibliothèques d’Amérique Latine ; en effet, ces chercheurs croient en la communication scientifique, sans aucune domination de la part d’un groupe de chercheurs ni le mépris des réalisations effectuées par des spécialistes non-européens. Il faut tirer l’enseignement des réalisations menées à l’Université de Porto-Rico dans le cadre du laboratoire scientifique dirigé par l’éminente Prof. Luce Lopez Baralt qui travaille avec un groupe de chercheurs enthousiastes sur la littérature aljamiado ; c’est un excellent exemple de réalisation scientifique au service de la vérité historique sans aucun complexe. Il est communément reconnu que la Tunisie s’est montrée tolérante et généreuse en accueillant cent mille réfugiés morisques après leur expulsion forcée en 1609. Le Maroc, l’Algérie, l’Empire ottoman et nombre de villes de la Méditerranée ont accueilli bon nombre d’expulsés Morisques. La Tunisie de la tolérance est honorée par votre présence, cette Fondation scientifique autonome en est fière. Espérons le plein succès dans nos dialogues sur le patrimoine morisque et la communauté morisque résistante. Mes remerciements vont à tous ceux qui nous ont encouragé et aidé pour surmonter les difficultés de tout genre que nous avons rencontrées à cause de notre position et de nos convictions. Nous continuons notre message dans la transparence en défendant la mémoire morisque. Mes remerciements à vous M. le Premier Ministre pour votre participation à cette séance inaugurale, ce qui constitue un appui très précieux. Merci à tous les chercheurs qui nous font confiance depuis trente ans, leur présence en nombre assez important aujourd’hui témoigne de leur appui pour notre fondation au service de l’histoire et de la littérature morisques, malgré la tenue, il y a trois jours seulement, d’un congrès parallèle à Grenade avec la contribution des différentes autorités espagnoles officielles, ce qui constitue un dossier à ne pas soulever ici. A vous chers collègues mes sincères hommages pour votre présence et votre soutien.
Allocution de M. Hédi Baccouche Ancien Premier ministre
C’est un grand plaisir d’assister au congrès international d’études morisques auquel participe une pléiade d’éminents chercheurs de beaucoup de pays pour célébrer le quatrième centenaire de l’expulsion des Morisques. Je remercie mon frère et ami Abdeljelil Temimi, fondateur et président de la Fondation Temimi qui m’a invité à ce congrès en me donnant la parole en tant que citoyen tunisien qui a assumé de hautes responsabilités étatiques et s’intéressant aux travaux des intellectuels qui aident à la compréhension de ce qui s’est passé et se passe actuellement dans le monde, ce qui aide à se préparer à l’avenir. Pour la 14e fois, la Fondation Temimi pour la Recherche Scientifique et l’Information réussit à organiser un congrès international pour débattre de l’une des plus grandes tragédies humaines, et ce grâce aux efforts déployés par les responsables et à leur persévérance. Je vous en félicite tout en souhaitant le plein succès à ce travail de recherche sur le drame vécu par les Morisques au début du 17e siècle. Les objectifs sont scientifiques mais peut-être y en a–t-il d’autres dont essentiellement : faire connaître ce drame et en tirer les leçons pour éviter un tel sort. C’est une erreur de ne pas faire état des grandes tragédies humaines et des grands crimes commis par l’homme contre son frère ; c’est grave de les oublier ou de faire semblant de les oublier. Si, après deux guerres mondiales dévastatrices, l’Humanité a mis en place des organismes et conçu des méthodes qui ont réussi à nous éviter pendant 60 ans une troisième guerre mondiale, elle a échoué à faire éviter des guerres civiles plus dangereuses que les guerres inter-étatiques quant à la destruction collective, sans pitié, et inconcevable, que des Etats puissants exercent contre des minorités impuissantes. Ces crimes contre l’Humanité sont inconcevables, la conscience n’en est pas tranquille ; je vous rappelle les cinq cas suivants : -1er cas : Près de cinq millions de victimes, des Juifs d’Allemagne et d’Europe ont été exterminés par le nazisme et ce pour mettre fin au problème juif ; les Arabes ont payé et payent encore cher ce crime. -2e cas : Au Rwanda, le gouvernement, soutenu par les Hutus, a exterminé pendant cent jours en 1994, huit cent mille Tutsis. -3e cas : En ex-Yougoslavie, les Serbes ont traité méchamment les Musulmans bosniaques ; ils ont commis un massacre à Srebrenica en tuant des centaines d’innocents. -4e cas : En Palestine et surtout à Gaza, on a d’un côté, une armée des plus puissantes au monde du point de vue organisation et équipement et de l’autre un peuple affaibli souffrant de l’exode, de la famine et de la pauvreté. -5e cas : Au Sri Lanka, le gouvernement traque la minorité tamoule pour l’exterminer. En ce qui concerne la tragédie morisque survenue il y a quatre siècles, c’est l’une des grandes tragédies dans l’histoire de l’Humanité. Ses victimes étaient des Musulmans et des Juifs qui ont été forcés à la conversion. Mais les autorités n’ont pas cru à la sincérité de leur conversion ; elles mettaient en doute leur allégeance et craignaient toute manœuvre de leur part. Pour garder l’unité religieuse catholique et protéger l’unité politique d’Espagne, Philippe III a pris, en 1609, la décision de les expulser sans retard. Le Père Aznar Cardona qui est loin d’être sympathisant avec les Morisques, nous laisse un témoignage très émouvant que je vous lis: "Les malheureux partirent donc aux dates qui leur avaient été assignées par les officiers royaux, en processus désordonnés, ceux qui à pied avec ceux à cheval, avançant les uns et les autres, étouffés par la chaleur et les larmes, dans un grand vacarme de voix et de plaintes, ayant à leur charge leurs femmes et enfants, leurs malades, leurs personnes âgées, couverts de poussière, suant et haletant, les uns dans des charrettes, serrés entre leurs affaires de valeur et les autres sur des montures avec des inventions bizarres et dans des postures fort rustiques, sur les selles à dossier, sur des bâts, dans des cabas de sparte, ou sur des bâts réservés au transport de l’eau, entourés de besaces et autres sacs de vivres, de cruches, de paniers, de hardes, vêtements, chemises, pièces de toiles, manteaux, morceaux de chanvre, des pièces de lin et bien d’autres choses du même genre, chacun avec ce qu’il possédait. Les uns à pied rompus, mal vêtus, chaussés d’espadrilles, les autres leurs capes autour du cou, d’autres encore avec leurs petits fardeaux, d’autres enfin, avec leurs atours et autres paquets, tous saluaient ceux qui les regardaient ou qu’ils rencontraient et leur disaient : que le Seigneur vous garde. Parmi les susdits sur les charrettes et les montures (le tout loué parce qu’ils ne pouvaient sortir et emmener que ce qu’ils pouvaient personnellement tels que leurs vêtements et l’argent des biens meubles qu’ils avaient vendus) sur lesquelles ils rejoignaient les frontières du royaume ; de temps en temps plusieurs femmes (de quelques riches maures) étaient transformées en véritable porte-bijoux tellement elles avaient de petits médaillons en argent sur la poitrine, accrochés autour des cous avec des colliers, des pendentifs d’oreilles ; des objets en corail ornés de mille manières et couleurs paraient leurs vêtements avec lesquels elles dissimulaient une partie de la douleur du cœur. Les autres qui en rien ne leur ressemblaient marchaient à pied, fatigués, souffrants, perdus, tristes, confus, honteux, en colère, souillés, enragés, désabusés, assoiffés et affamés…". La plupart des Morisques qui ont réussi à échapper au danger, ont débarqué sur les côtes maghrébines, au sud de la France, en Toscane, cent mille ont trouvé refuge en Tunisie, ils se sont installés dans différentes régions. La Tunisie les accueillait tout en leur ouvrant les bras ; Othman Dey éprouvait de la tendresse pour eux. Sidi Salah Aboul-Ghaith Al-Qachech défendait et facilitait leur installation. La Tunisie a tiré profit de leurs connaissances agricoles et artisanales, alors que l’Espagne a connu un certain retard à cause de leur départ. Après un court passage à Livourne, les Juifs qui se sont installés en Tunisie, ont été encouragés par le gouverneur ; ils ont joui de la liberté de culte, comme ils étaient libres de former leurs conseils qui jouaient le rôle d’intermédiaire avec le pouvoir, supervisaient leurs lieux de culte, payaient leurs clergés, s’occupaient des pauvres et des malades et jugeaient leurs différends selon les lois rabbiniques. L’attitude des Tunisiens à l’égard des Morisques, Musulmans et Juifs témoignent de leur ouverture, de leur tolérance et de leur capacité de vivre en paix avec toutes les religions et les cultures. Ces traditions profondément ancrées ont été gardées et soutenues par le Président Zine el Abidine Ben Ali ; c’est dans ce cadre qu’il a créé la chaire du dialogue des civilisations en mettant à sa tête un éminent professeur, cette chaire accueille en Tunisie des hommes venus du monde entier pour diffuser la bonne parole et transmettre à l’étranger l’attitude de la Tunisie pour la tolérance et le dialogue des civilisations et des religions. C’est dans ce cadre que le pèlerinage annuel des Juifs à la Ghriba est bien accueilli par les Djerbiens et par les autorités d’où le nombre croissant de pèlerins venus du monde entier. Je vous souhaite un bon séjour dans notre pays, et à votre congrès le plein succès. Merci.
Discours du Prof. Louis Cardaillac
Depuis un quart de siècle, tous les deux ans, des dizaines de chercheurs se réunissent en Tunisie pour répondre à l'appel du Comité International d'Etudes Morisques (CIEM), relayé par la Fondation Temimi pour la Recherche Scientifique et l'Information. Cette année 2009 est une année exceptionnelle à plusieurs titres. Nous célébrons le 4ème centenaire de l'expulsion des morisques, en même temps que les 25 ans de l'association. Autant dire qu'une deuxième génération de chercheurs est là maintenant parmi nous. Comme je suis probablement le doyen des chercheurs, je crois être en effet le seul de l'assistance à avoir assisté au tout premier congrès fondateur des études morisques organisé à Oviedo (Espagne) en 1972, par le professeur Galmés de Fuentes, il me revient l'honneur et la responsabilité de m'exprimer ici, à cette tribune, à ce titre. En premier lieu, je voudrais rendre un vibrant hommage à la personnalité tunisienne qui, au cours de ces 25 ans a été le créateur, l'animateur, la cheville ouvrière de ces rencontres. Le professeur Temimi, homme de foi et de culture, humaniste et éminent universitaire a su faire partager son enthousiasme pour la cause morisque. Je dis bien la cause morisque et j'explique ce que j'entends par cette expression. Défendre la cause morisque, c'est donner la parole à ceux qui en furent privés au 16ème siècle, c'est défendre l'identité profonde de personnes qui furent privées des racines de leur terre et des ressources de leur foi. En organisant ces congrès, le professeur Temimi nous a ouvert les yeux. Il nous a enseigné que l'histoire des morisques est celle de gens persécutés pour leur foi religieuse, que cette histoire est un des chapitres de l'histoire de Al-Andalus, le dernier et le plus douloureux. Il nous a aidés à désoccidentaliser l'histoire des morisques et nous a fait comprendre qu'elle est un des chapitres de l'histoire des peuples arabes. J'ai compris cette vérité de base en assistant aux divers congrès de Tunis et aussi à un congrès en Arabie Saoudite, à Riyyadh. A Tunis et à Riyyadh, j'ai pu me rendre compte combien le souvenir de la période de Al-Andalus, de ses heures de gloire et de ses heures sombres, était présent dans l'imaginaire musulman. Par ailleurs, le professeur Temimi nous a mis en contact avec les chercheurs du monde arabe, ouvrant ainsi nos horizons. Je tiens à rappeler qu'une des facettes de son activité est celle de traducteur et d'éditeur. En mettant à la disposition des uns et des autres les œuvres fondamentales de la moriscologie, il a réussi à supprimer ce qui était un obstacle au dialogue, la barrière de la langue. Ce que j'apprécie particulièrement dans la mission que mène ici à Tunis le Professeur Temimi, c'est qu'il assume pleinement la responsabilité de ce devoir de mémoire, prolongeant en quelque sorte l'action des responsables politiques de l'époque qui accueillirent avec tant d'efficacité les expulsés. L'historien qu'il est l'a conduit à avoir une perception aiguë de ce drame que fut l'expulsion et cela le conduit à un engagement profond pour que cette mémoire reste vivante et pour que soit enfin reconnue officiellement l'existence de cette tragédie. Je crois pouvoir vous assurer, cher ami, que l'ensemble des participants au colloque approuvent vos initiatives et est derrière vous pour vous soutenir. La présence aujourd'hui de nombreux chercheurs venus de tous les horizons de la planète l'atteste, de même que celle des personnalité du monde politique, telle que l'ancien premier ministre, son excellence Monsieur Hédi Baccouche. Et pour terminer, permettez-moi d'évoquer la mémoire d'amis et collègues récemment disparus qui ont contribué à maintenir vivant le souvenir de cette expulsion. Je pense particulièrement aux professeurs Galmès de Fuentes, déjà cité, à Maria Soledad Carrasco Urgoiti dont nous appréciions tous la grande culture et la finesse d'esprit, et à Mikel de Epalza, sans qui je ne serais pas ici aujourd'hui. C'est lui qui a été mon initiateur en histoire morisque, et lui également qui m'a introduit dans la connaissance du passé tunisien et spécialement dans ses relations avec l'Espagne. J'évoque aujourd'hui avec émotion nos visites à la médina de Tunis et ses commentaires auprès de la tombe d'Abdallah Al-Turjman. Grâce à lui, je connus alors diverses familles qui s'honorent encore aujourd'hui d'être des morisques de notre temps. Voilà, cher professeur, ce que je tenais à dire publiquement. J'ajouterai simplement un souhait. Que Dieu me permette de revenir, malgré la distance qui nous sépare, une fois encore à Tunis. Mais que ce soit pour célébrer à vos côtés la réalisation du projet qui vous tient à cœur, la reconnaissance officielle de la tragédie morisque par les plus hautes autorités espagnoles et les gouvernements des pays arabes. Je suis sûr que ce jour arrivera et qu'ensemble les uns et les autres nous aurons à cœur de perpétuer cette mémoire. Un jour, peut-être, Inchallah, s'élèvera à Tunis ou en un de ces lieux qui ont été glorifiés par la présence morisque, à Testour, à Zaghouan ou à Nabeul, un monument commémoratif à la fois des souffrances d'un peuple qui s'est refusé à perdre son identité et de l'accueil extraordinaire qu'il reçut en terre tunisienne.
Allocation de Prof Louis Cardaillac à la séance de clôture du congrès
Je suis heureux. Je prends la parole pour remercier Monsieur Temimi de l’organisation de ce congrès qui a été un congrès exceptionnel, et pour moi un congrès exceptionnel doit être de deux points de vue, scientifique d’abord, nous avons entendu des communications d’un très haut niveau, vraiment des choses exceptionnelles et qui permettent de faire un pas de plus dans la connaissance des Morisques. Le second point de vue qui est relative à l’organisation du congrès en Tunisie. Nous avons tous vu l’accueil de la Tunisie qui a suivi ces colloques depuis le premier jusqu’à aujourd’hui, et dont le souvenir nous a émerveillé ces jours à Tunis. Je prends quelque chose qui est propre à ces congrès, c’est l’ambiance de ce congrès, c’est aussi le thème morisque qui est pour chacun de nous un thème humain, un thème que nous vivons. J’avais reçu tout récemment un e-mail d’un collègue marocain qui m’avait écouté au congrès de Grenade, je ne le connais pas, il me disait : cher professeur, après avoir suivi ce que vous avez dit et surtout la façon que vous avez eu de le dire, en vous écoutant je constate que vous vous mettiez dans la peau des Morisques. Et je vous dirais à chacun de vous ; ce qui fait la spécificité de ces congrès de Tunis, c’est que pour nous ce n’est pas un problème abstrait, c’est quelque chose de réel et en vous écoutant, je vous dis la même chose je vous ai écouté les un et les autres, en disant vraiment, la spécificité de ce congrès de Tunis, nous nous mettons dans la peau des Morisques. Et cette sympathie que nous avons pour le thème morisque je l’ai sentie à toutes les sessions et plus encore cet après midi. Si on applaudit Monsieur Temimi, on applaudit tous ces Morisques dont nous avons évoqué l’expulsion il y a 400 ans. Je m’arrête là, je veux simplement vous dire je suis heureux de retrouver ici les amis que je n’ai pas vus depuis 20, 30 ans et de me faire de nouveaux amis et je vois une jeune génération qui monte des chercheurs de grande valeur. Voilà ce que je tenais à vous dire, très simplement ; merci à vous tous.
Fuente: Fondation Tmimi

Jun 15, 2009

SYMPOSIUM INTERNATIONAL: MEMOIRES ANDALOUSES(MEMORIAS ANDALUZAS)

SOUS LE PATRONAGE de M. Raouf EL BASTI MINISTRE de la CULTURE & de la SAUVEGARDE du PATRIMOINE OAT - ENAU – INP – AMVPPC – Ambassade d’Espagne & AECID Tunisie – ASM Zaghouan A LA CITE DES SCIENCES – TUNIS

EXPOSITIONS (du 20 au 27)
Samedi 20 Juin 200909h00 : Cérémonie d’Ouverture par M. le Ministre du Tourisme (en attente de Confirmation)10h30 : Présentation des Produits de la Région EstremaDure & Cocktail
CONGRES (du 25 au 27)
Jeudi 25 Juin 2009 09h00 : Cérémonie d’Ouverture par M. le Ministre de la Culture & de la Conservation du Patrimoine 09h45 : Pause Café (pâtisseries de Zaghouan)10H00 : Conf. Pr. Raja El Bahri (Université Manouba) « Histoire des Morisques de Tunisie »10H45 : Conf Dr. Syrine Ben Moussa, Musicologue « le Malouf Tunisien »11H30 : Conf Pr. Jomâa Chikha & Ahmed Hamrouni « Us & Coutumes Andalouses »13h00 : Déjeuner 14H30 : Conf. Pr. Olate Villanueva, Architecte « Stratégie de mise en œuvre de la Restauration de Testour »15H15 : Conf. Mme. Faouzia Ben Zahra, Architecte INP «Mode & Technique de Construction Andalouse à Testour - Restauration de la Grande Mosquée »16H00 : Conf. Pr. Antonio Almagro « La Quobba de Sidi Kacem El Jélizi & ses Précédents Andalous »16H45 : Pause Café (pâtisseries de Testour)17H00 : Conf. Mohamed Sadok Chaïeb, Architecte «Mosquées andalouses en Tunisie»17h45 : Conf. Pr. Mohamed Hachicha Dir. Ecole de Céramique Sidi Kacem Jélizi « la Céramique Andalouse »18h30 : Conf. Pr. Mounir Dhouib, Dr. Architecte « Architecture Mauresque de Soliman » 19H30 : Visite de Sidi Bou Saïd & Cocktail Offert par Monsieur le Ministre du Tourisme21H00 : Concert Palais du Baron DERLANGER - Chouyoukh El Malouf & Syrine Ben Moussa, Invité d’Honneur Dr. Salah El MAHDI de Musique Arabe
Vendredi 26 Juin 200909H00 : Conf. Pr. Luis F. Bernabe Pons « Testour, une Ville & une Culture Morisque » 09H45 : Conf. Hayet Badrani, Architecte « La Route des Andalous » 10H30 : Pause Café (pâtisseries de Zaghouan )10H15 : Conf. Pr. Inchirah Hababou-Allagui, Architecte « Typo-Morphologie de l’Architecture Andalouse »11H00 : Conf. Mme Myriam Ben Rachid, Architecte « Le Vocabulaire Architectural Andalou»11H45 : Conf. Pr. AbdelHakim Slama Gafsi « Armillaire de la Grande Mosquée de Testour (Hassen El Chaddad 1345) & les autres Cadrans Solaires » 13h00 : Déjeuner 14H30 : Conf. Pr. Fakher Kharrat, Architecte « Techniques de Construction »15H15 : Conf. Mamdouh Blaïech, Architecte « Projets Réalisés avec les Techniques Traditionnelles »16H00 : Pause Café 16h15 : Conf. Pr. Javier Galvan, Architecte « Réhabilitation du quartier Sidi El Ouali à Ouahran » 17h00 : Con. M. Lotfi Bouzouita, Architecte Dir. Tech. de l’AMVPPC “le projet de circuit culturel à Testour »17h45 : Conf. Architecte de Grenade « Gestion des Espaces Publics & Monument Mauresques » (Attente de Confirmation par Junta Andalucia)19H00 : Visite de la Médina de Tunis & Cocktail offert par M. le Maire de Tunis
Samedi 27 Juin 200909H00 : Con. Raja Aouali Arch. ARRU Dir. Conseiller « Restauration des Edifices Anciens-Etudes de Faisabilité »09H45 : Conf. Walid Ben Moussa, Architecte « Le Plan d’Aménagement de Testour »10h00 : Pause Café ( pâtisseries de Soliman )10H15 : Conf. Mme Hamida Rhouma, Architecte INP, Chef de Service de l’Architecure & de l’Urbanisme : «Pour l’élaboration d’un Plan de Sauvegarde & de Mise en Valeur de l’Ensemble Historique de Testour »11H00 : Conf Pr. Salma Hamza, Architecte « Le réseau du label Maison-laboratoire »11H45 : Conf. Hammadi Turki, Ing. Agronome « Agriculture Andalouse, Biologique »12H30 : Clôture par M. Slaheddine Malouch, Ministre de l’Equipement & de l’Habitat & de l’Aménagement du Territoire (Attente de Confirmation) & Lecture des Recommandations 14h00 : Déjeuner Mauresque, Ferme biologique « Dar Zaghouane »15H30: Visite Guidée « La Médina de Zaghouan » & Inauguration de la Maison-Laboratoire (ex mairie de Zaghouan) – Cocktail & Soulamia à Sidi Ali Azouz 18H00 : Retour à Tunis21H00 : Dîner Gala – Restaurant « Les Dunes » Gammarth, Orchestre M.B. Three (Smoking & Robe de Soirée)

Jun 13, 2009

Terminó el congreso sobre los moriscos en Túnez ante la indiferencia española

No asistió ningún representante del gobierno español al que piden se excuse por la expulsión. El próximo congreso será sobre la presencia morisca en América Latina

Por invitación de la Fondation Temimi pour la Recherche Scientifique et l’Information FTERSI) y del Comité International d’Études Morisques (CIEM), se ha reunido, entre el 20 y el 22 de mayo de 2009, el XIV Congreso Internacional de Estudios Moriscos, en torno al tema del Cuarto Centenario de la expulsión de los moriscos de España (1609-2009), que ha coincido con otro paralelo celebrado en Granada, celebrado del 13 al 16 del mes pasado, bajo el auspicio del gobierno español, Junta de Andalucía y Universidad de Granada entre otros organismos.

En la sesión de apertura del congreso de Túnez presentaron sus discursos inaugurales los profesores Abdeljelil Temimi, Louis Cardaillac, Luce López- Baralt, así como su Excelencia el Ex Primer Ministro M. Hédi Baccouche. Estuvo presente, asimismo, Su Excelencia el Embajador de Malta, representantes del Comisariado General de la Jamahiriya árabe-libia en Túnez, de la Liga de Estados Árabes en Túnez y de la Asociación del Llamamiento Islámico de Libia, así como un gran número de personalidades, entre los que había juristas, abogados y periodistas, junto a 72 investigadores provenientes de Argel, Alemania, Chile, Egipto, España, Estados Unidos, Francia, India, Japón, Libia, Marruecos, México, Puerto Rico y Túnez.
Durante las once sesiones científicas del Congreso, investigadores pertenecientes a dos generaciones distintas de moriscólogos presentaron un total de 38 ponencias: tanto los miembros fundadores del CIEM, Louis Cardaillac y Luce López-Baralt, así como numerosos jóvenes investigadores. Estos últimos tuvieron la oportunidad de encontrarse con la primera generación de estudiosos y de proponer en el congreso sus propios puntos de vista en torno a los moriscos y su expulsión de España. Ambas generaciones de estudiosos exploraron en sus ponencias la literatura morisca y la tragedia causada por la Inquisión, que constituye una página sombría de la historia moderna de España. Importa recalcar que los acercamientos al tema por parte de los ponentes fueron siempre objetivos y al margen de todo cariz político. Aun cuando algunos investigadores evitan aplicar el término de tragedia para este evento histórico, tanto la literatura morisca como la europea han testimoniado o bien comentado en sus obras la atrocidad de este drama humano.
En su alocución inicial, el señor Hédi Baccouche, ex Primer Ministro, dejó dicho que considera esta tragedia, que se llevó a cabo a nombre de preservar la unidad religiosa y política de la España de la época, como la más grande que hayan padecido tanto los moriscos como los judíos. El Prof. Cardaillac, por su parte, evocó lo que él llama la « causa morisca », es decir, la « causa » de las personas que han sido perseguidas por no sólo por su fe religiosa, sino porque han ostentado una cultura, una civilización, una lengua y unas tradiciones diferentes . Estos confrontamientos implican el no-reconocimiento del derecho a la diferencia. Importa como estudiosos ser sinceros en la defensa de los valores humanos, y ello requiere valor moral, probidad y objetividad histórica.
Los participantes, de otra parte, expresaron su satisfaccción ante los nuevos acercamientos científicos expresados en las ponencias y ante las discusiones que se suscitaron en torno a la investigación de la historia de los moriscos que fueron surgiendo a los largo de los tres días del Congreso.
Los investigadores y los historiadores especializados que trabajan manuscritos y textos inéditos de los propios moriscos expulsados, mostraron una clara determinación de explorar los legajos y archivos que arrojan luz sobre este proceso histórico. De estos documentos se desprende que las autoridades españolas harían bien en reconocer la magnitud de dicho drama histórico. Las cláusulas de la alianza de las civilizaciones y de culturas formadas por España y Turquía son contrarias al rechazo de que este drama no se aborde ni se pidan excusas históricas por el mismo. Estamos seguros, sin embargo, de que este reconocimiento histórico vendrá algún día. El mundo árabe y musulmán, a través de diferentes organizaciones, está llamado a salvaguardar la memoria morisca, de considerar esta tragedia humana como una auténtica tragedia histórica y de establecer reconocimientos monumentos conmemorativos en los pueblos árabes y musulmanes en los que están inscrtos algunos de los nombres de los moriscos que fueron conducidos a la hoguera para ser quemados vivos. No debemos olvidarlos : el mundo de hoy insiste en la alianza de las civilizaciones y en el reconocimientos de los errores del pasado.
El Congreso se caracterizó por un diálogo profundo y una atmósfera de intimidad colegiada entre todos los investigadores . Se establecieron nuevos enfoques de estudio al tema morisco, y uno de los que más relevancia tuvo fue el de la presencia morisca en América Latina, sobre el que versaron varias ponencias. De ahí que los participantes recomendaran que el tema del próximo congreso fuese :
En torno a la presencia morisca en América Latina : estado de la cuestión y perspectivas futuras de estudio
y que podría tener lugar en mayo de 2011.
Por otra parte, los participantes discutieron la necesidad de dinamizar el Comité Internacional de Estudios Moriscos y estuvieron de acuerdo en el papel futuro que jugaría el CIEM en la programación de publicaciones y de traducciones de obras del español al árabe y vice versa.
En este contexto, el proyecto anunciado por el Prof. Temimi sobre la creación de un Centro de Estudios, de Investigación y de Traducción de Estudios Moriscos fue bien acogida, ya que coincide en un buen momento para realzar el interés que tiene este campo de investigación.
Los participantes agradecieron a todos aquellos que, de lejos o de cerca, contribuyeron a hacer posible la celebración de este congreso, sobretodo porque aseguraron las facilidades de traducción simultánea y porque ofrecieron una cena de gala en honor de los participantes. Ha sido una pena, sin embargo, que se organizaran dos congresos prácticamente paralelos sobre el mismo tema morisco : hubiera sido deseable y de mayor provecho que ambas organizaciones hubiesen podido coordinar conjuntamente el encuentro de tantos investigadores, muchos de los cuales venían de muy lejos.
Los participantes pidieron al Prof. Temimi que continuara sus esfuerzos científicos al servicio de la verdad histórica en el campo de los estudios de moriscología. He aquí la composición de la nueva Junta Directiva del Comité Internacional de Estudios Moriscos :
-Prof. Louis Cardaillac, Presidente de Honor (Universidad de México) ;
-Prof. Abdeljelil Temimi, Presidente (Universidad de Túnez) ;
-Prof. Luce López-Baralt, Secretaria General (Universidad de Puerto Rico) ;
- Prof. Ridha Mami, (Universidad de Manouba – Tunis)
-Ahmed Abi-Ayed, miembro (Universidad de Orán-Algeria) ;
-Prof. Gamal Abderrahman, miembro (Universidad El-Azhar-El Cairo) ;
-Prof. Fadwa Heziti, miembro (Universidad de Casablanca-Marruecos) ;
-Prof. María Teresa Narváez, miembro (Universidad de Puerto Rico) ;
-La Directiva queda abierta a la incorporación de otros dos nuevos miembros, de España y de Francia.

Fuente: diariolatorre.es

Publication des Actes du colloque sur les Morisques et la Tunisie

Suite au Colloque international sur les Morisques et la Tunisie qui s’est tenu, du 13 au 15 novembre 2008 à Beit El Hekma, ont été publiés récemment les actes et présentés lors d’une conférence de presse organisée le 25 mai par l’Ambassadeur d’Espagne, M. Juan Ramón Martinez Salazar.
M. Salazar s’est félicité pour la publication des actes de ce colloque sur les Morisques que l’Ambassade a organisé en collaboration avec l’Université de la Manouba, en anticipation à la célébration cette année du passage de 400 ans sur l’expulsion massive des Morisques de l’Espagne en 1609. Il a rappelé que l’évènement a vu la participation d’éminents chercheurs et universitaires tunisiens et espagnols, spécialistes en la matière et qu’il a porté sur les conditions tragiques de l’expulsion des Morisques, leur arrivée en Tunisie et l’impact qu’ils ont eu sur ce pays et sur sa population.
Il a par ailleurs précisé que ce colloque venait inaugurer l’Année Morisque (2009) qui a vu l’organisation de plusieurs manifestations similaires en Espagne et au Maghreb. La dernière en date s’est tenue à Grenade, du 13 au 17 mai. Parallèlement et durant le mois d’avril, il y a eu la projection d’un documentaire fiction produit par la Casa Arabe en Espagne sur le voyage d’une famille morisque après son expulsion, vers la Tunisie et son installation dans le pays. Mme Raja Yassine Bahri, responsable scientifique du colloque de novembre dernier, a pour sa part souligné que les actes ont été publiés seulement cinq mois après sa tenue et qu’ils ont pu même être présentés lors du symposium de Grenade tout en ayant beaucoup de succès auprès des participants venus de l’Espagne, de la Tunisie, du Maroc, d’Algérie et de France. Mme. Bahri a aussi indiqué qu’un bon nombre d’interventions données à Beït El Hekma en novembre 2008 ont été axés sur l’arrivée et l’installation des Morisques en Tunisie surtout que notre pays a accueilli le plus grand nombre des expulsés (80.000) par rapport à l’Algérie (40.000) et au Maroc (30.000). Elle a ajouté que selon certains spécialistes, «l’Espagne aurait perdu ce que la Tunisie a récupéré », c’est-à-dire ces nouveaux éléments qui sont venus enrichir sa culture et sa civilisation par leur savoir-faire dans tous les domaines.
D’ailleurs les actes du colloque mettent en évidence l’apport considérable des Morisques dans les villes tunisiennes où ils se sont installés et leur influence dans l’architecture, l’agriculture, l’artisanat, le commerce etc.
La présentation des actes parus dans le n°2 de la revue « Cartas de la Goleta », éditée par l’Ambassade d’Espagne à Tunis, s’est faite en présence de certains chercheurs et universitaires tunisiens qui ont participé auparavant au colloque dont MM. Abdelhakim Slama Gafsi, Mohamed Néjib Ben Jemia, Sadok Boubaker et Melle. Hayet Belhmaied. Ces derniers ont insisté chacun de sa part, sur l’importance accordée actuellement dans le monde aux études morisques.
De son côté, l’Ambassadeur d’Espagne a noté qu’il est prévu probablement de rendre hommage à Mikel De Epalza, un grand spécialiste du patrimoine arabo-andalou qui a travaillé et enseigné en Tunisie et de créer un centre de référence sur les Morisques à la Médina de Tunis qui pourrait être une bibliothèque ou un centre d’étude.
Il a finalement précisé que bien que l’épisode de l’expulsion morisque soit un souvenir lointain et souvent ignoré dans la conscience collective espagnole, l’organisation des colloques sur la question est une manière d’attirer l’attention sur cette partie de l’histoire de l’Espagne et de l’aider à se l’approprier.
Il a aussi déclaré que pour consulter les actes du colloque, il est possible de les trouver à l’Institut Cervantès ou au siège de l’Ambassade d’Espagne et prochainement sur son site web.

Fuente: JETSET

Jun 12, 2009

Las comidas de origen andalusí en Soliman


Soliman es una ciudad morisca en el norte de Túnez, fundada por los moriscos probablemente en 1610, y hasta hoy en día hay muchas familias de origen andalusí que viven en Soliman, como la familia Rio Chico, Mador (Amador), Cural, Libirso, Bendico, Bachcual, Muro, Krarti...
Soliman además conserva una herencia morisca tan buena como las comidas de origen andalusí, así que aquí tenemos de primer plato una comida que se llama El Kros: Se hace El Kros mezclando la harina, el aceite y el queso con el agua tibia, después se corta toda este mezcla en trozos o pedazos o rodajas y por último se cuece en el horno. La segunda comida es El Bannadej, la cual se hace con la misma mezcla del Kros, pero se agrega un poco de carne picada mezclada con el perejil. La tercera comida es El Kwayers, se prepara mezclando los trozos de carne y de pan con los huevos y las especies, pues toda esta mezcla se rellena en los intestinos del cordero, y por último se frié El Kwayers en el aceite para comérselo.Todas estas comidas se preparaban más en las Bodas y los eventos religiosos como El Haj y El Aide.
Por cierto hay una novela popular que relata que los viejos Solimanos cuentan a los nenes de hoy en dia que los moriscos de Soliman cuando fueron expulsados en 1609, ocultaron el oro y todas cosas preciosas en el Kwayers y el Kros y el Bannadej.
Entonces, es obvio que casi todos las mujeres de Soliman sepan cocinar estas comidas, es un “secreto” de familia que la madre transmite a su hija, es una forma de conmemoración y de resistencia, para no olvidar son origen andalusí.

Jun 9, 2009

الموريسكيون... شعب وُلدت مأساته من رحم سقوط غرناطة

ما خسرته اسبانيا... ربحته تونس»... تلك هي أبرز عبارة تختزل اللقاء الذي نظمه سفير اسبانيا بتونس «جيان رامون
مرتيناز سالازار» منذ أيام لتقديم العدد الثاني من كتاب «الموريسكيون وتونس».
وبحضور عدد من اطارات السفارة وأساتذة جامعيين وضع السفير الكتاب في اطاره العام إذ يعتبر خلاصة محاضرات ومداخلات ألقيت خلال الندوة الدولية المنتظمة ببيت الحكمة بتونس في نوفمبر من العام الماضي حول مجيء الموريسكيين الى تونس بعد تهجيرهم من وطنهم الأم اسبانيا.
وأضاف السفير قائلا ان الاهتمام المشترك بين تونس واسبانيا حول الموريسكيين والحضارة الموريسكية يأتي في اطار احياء ذكرى مرور 400 سنة على عملية التهجير غير العادلة لمواطنين اسبان بلا ذنب وذلك سنة 1609 . وأشار الى الأزمات الاقتصادية والاجتماعية والثقافية والحضارية التي وقعت فيها اسبانيا عقب طرد الموريسكيين والدور الكبير الذي كانوا يلعبونه في المجتمع الاسباني.
ظروف دراماتيكية
وفي تقديمها للكتاب أكّدت الدكتورة رجاء ياسين بحري الاستاذة بجامعة منوبة، وعضو الاكاديمية الملكية للتاريخ بمدريد، على المكاسب الحضارية والاقتصادية التي تحققت لتونس والبلدان المغاربية التي استقبلت الموريسكيين بمختلف مستوياتهم الفكرية والاجتماعية والمادية.
وذكرت أن عدد الموريسكيين الذين وصلوا الى تونس بعد أن غادروا وطنهم الأم اسبانيا في ظروف دراماتيكية، بلغ 80 ألفا في حين استقبلت الجزائر 30 ألفا ووصل الى المغرب 40 ألفا. وقد استقر هؤلاء (موريسكيو تونس) في مدن تونس والجديدة وطبربة وقريش الواد ومجاز الباب وتستور وسليمان وقرمبالية وبنزرت ورفراف ورأس الجبل وباجة وزغوان.
وبفضل خلق التسامح وحفاوة الاستقبال والمعاملة الحسنة التي لقوها من قبل عثمان باي، حاكم تونس أنذاك، استطاع الموريسكيون أن يتجاوزوا محنتهم، مما حفزهم على نشر معارفهم ومميزاتهم الحضارية في الأوساط التي اختلطوا بها. فانتشرت عناصر حضارية جديدة في تونس، مازالت حاضرة اليوم، ولم تكن معروفة من قبل في مجالات المعمار (بعض المنازل اليوم في تستور وسليمان وطبربة... لا تزال تحافظ على طابعها الموريسكي) والفلاحة والحدائق والطبخ (النواصر ـ الرشتة ـ المرقة الحلوة...) واللباس والتجميل والعطور والفن والموسيقى والأدب والفكر.
اضافة تحققت لتونس
وجاء في بعض المصادر ان الموريسكيين كانوا لا يميلون الى الاختلاط بغيرهم من السكان، ولا يتزوجون خارج جماعتهم، وكانوا ميالين الى التأنق في اللباس، حريصين على النظافة، متمسكين بالاحتياط وحسن التدبير في المعاش، وكانوا متشبثين بالعادات الاوروبية مثل: الاحتفال برأس السنة الميلادية، وإقامة المهرجانات، واتخاذ صورة الكف كمانعة ضد الأرواح الشريرة، واستعمال صندوق للعروس تجمع فيه لباسها، واللباس الابيض في الصيف وفي المأتم.وتدخل الاساتذة الحاضرون للتأكيد على أن ما حدث للموريسكيين يجعل السؤال حول السبب الحقيقي للتهجيرهم وطردهم من وطنهم الأم حاضرا ولو بعد اربعة قرون على مأساتهم. وتطرق الاساتذة محمد نجيب بن جميع وعبد الحكيم سلامة القفصي والصادق بوبكر ورضا تليلي الى الاضافة التي تحققت لتونس، وإن كانت الحضارة التونسية في تلك الفترة تعيش ازدهارا ورقي
المصدر: الشروق التونسية

Jun 8, 2009

Yo soy andalusí


En 1630 escribió un morisco de Túnez:
“En 1609 el rey Felipe II decidió expulsamos de nuestro país España...
Había mucha gente en el puerto de Alicante...
Los niños y jóvenes lloraban, las mujeres callaban y miraban a sus maridos que no podían hacer nada...
El cielo estaba gris y hacía mucho viento que cantaba una canción fúnebre...
Tras cada uno de nosotros una historia muy grande, una historia de 500 años, una civilización que creó la Alhambra, Córdoba, Sevilla, Granada...., la civilización de Averrores “Ibn Rochd”, de “Ibn Khaldoun”..., una historia de tolerancia donde vivimos musulmanes, cristianos y judíos...
Ahora todo está perdido...
Delante de nosotros el mar, que está muy enfadado, y un futuro misterioso...
“Rápido a los barcos!” decía el clérigo fanático, y los guardias nos pegaban.
Los niños lloraban cada vez más alto y la gente gritaban “adiós Andalucía... adiós Castilla... adiós Valencia... adiós mi casa... mi pueblo... mi campo... mi río... adiós Andalucía... adiós mi corazón”.
Después de un viaje muy peligroso y largo anclamos en el puerto de Rades en Túnez, allí encontramos a“Utman Dey” el rey de Túnez y el santo “Abul-Gayt el kachech” que nos ayudaron mucho...
Yo me fui a vivir a Solimán que es un pueblo en el norte del país, pero hay muchos moriscos viviendo en otros pueblos y ciudades como Testour, Zaghouan, Grombalia... e incluso en la Capital Tunis donde trabajaron muchos moriscos en la industria Textil, especialmente en la fabricación de la chachia (gorro tunecino) en la seda, bordados...
Nosotros protegimos nuestra identidad, nuestra cultura andaluza...
Muchos de nosotros aún hablamos bien el idioma español y especialmente el castellano, nuestras mujeres no olvidan cocinar la comida andaluza, en Testor hasta hoy en día organizan corridas de toros, y en las fiestas aún cantamos flamenco....
Túnez es hermosa y buena... pero no es nuestro país... porque nuestro país es Andalucía allí nacimos y allí enterramos a mis abuelos...
Si preguntáis a los árboles y los muros ellos os dirán que soy andalusí...
Yo soy andalusí.
Nos lo dijo nuestro padre, cuando nos reunió junto a su lecho de muerte.
Y nos dijo.Antes éramos ricos,Pero hemos dilapidado nuestra fortuna.No nos apellidábamos Taher,El nombre árabe que llevamos ahora.Nos apellidamos “Teruel”.Un nombre de Cordoba,La excelsa capital de Al-Andalus.(1)(1) De Epalza, Miguel, Los moriscos antes y después de la expulsión, España, Mapfre, 1992, p163.

Fuente: Webislam

Jun 2, 2009

España apoyará la creación de un centro de cultura morisca en Túnez_أسبانيا ستدعم أنشاء مركز للثقافة الموريسكية في تونس

España apoyará la creación de un centro de cultura morisca en Túnez para lo que ya se están localizando posibles sedes en la medina de la capital de este país magrebí, según informó hoy el embajador español en Túnez, Juan Ramón Martínez Salazar.
El embajador hizo este anuncio durante el acto de presentación del segundo número de la revista cultural "Las Cartas de La Goleta", que recoge las ponencias del coloquio internacional sobre "Los Moriscos y Túnez: expulsión, llegada y pervivencia", celebrado en Cartago el pasado noviembre.
Este año se conmemora el cuarto centenario del primero de los decretos de expulsión de los moriscos de la península.
"Cuatro siglos no pasan en balde, y la España de hoy es muy diferente de la que vivió la tragedia de la salida forzada de muchos españoles por razones religiosas y políticas", dijo Martínez de Salazar.
El embajador destacó que si hay que sacar una conclusión de aquellos acontecimientos aplicable a nuestros días "es la necesidad de insistir en el principio de la tolerancia y la convivencia".
Asimismo, señaló que "la expulsión de los moriscos no supuso la perdida de sus raíces", aunque reconoció que "sí llevó consigo un grave empobrecimiento económico, demográfico, social e incluso cultural".
"Pero lo que empobreció a España enriqueció a los países que acogieron a esta población", dijo y puso como ejemplo a Túnez "que fue de todos ellos, el que con más generosidad y provecho recibió a los moriscos españoles".
Por su parte, la profesora tunecina Raja Yassine Bahri destacó que "fue Túnez el país que acogió a más moriscos" y cifró en 80.000 los que se asentaron en este país, frente a 40.000 en Argelia y 30.000 en Marruecos.
La historiadora explicó que en su mayoría provenían de Valencia y Zaragoza y destacaron "por su alto nivel técnico y preparación por lo que enriquecieron el patrimonio tunecino de una forma aún visible en la actualidad".
Los artículos publicados en "Las Cartas de La Goleta" tratan del impacto en todos los ámbitos de la llegada de los moriscos a Túnez, en sectores como la agricultura, la artesanía, la música, el urbanismo y la arquitectura o la literatura.
La revista ha sido editada por la Embajada de España y la Oficina Técnica de Cooperación (OTC) española en colaboración con el Instituto Cervantes.
La Embajada de España colaboró además en la organización de un coloquio internacional sobre las influencias culturales andalusíes en el patrimonio tunecino en general y en la ciudad morisca de Soliman (a 30 kilómetros al este de la capital) en particular, que se celebró los pasados 8 y 9 de mayo.
Fuente:aDn.es

Jun 1, 2009

Nosotros los Moriscos

Al-Mansur Castillo Morón
"En el vocabulario de todo andaluz hay miles de palabras y de expresiones que tienen su procedencia en nuestro pasado andalusí y morisco. Las utilizamos muy a menudo y la práctica totalidad de los andaluces, desconocemos porqué las expresamos, de dónde proceden"

El recuerdo de Felipe III de Castilla y el mes de marzo de 1.609 son una mancha negra como el alquitrán en la Memoria Histórica de los moriscos desde la Patagonia a Perú, desde Turquía a Argelia, desde Marruecos al más recóndito pueblo andaluz donde quedan en sus calles, casas, campos, gastronomía, cultura y conciencia de andaluces que queremos ser lo que fuimos.
Los sevillanos, los cordobeses, los granadinos, sienten y expresan su orgullo por la Al-Hambra, la Mezquita-Aljama, la Giralda…pero en general sólo sentimos pereza para conocer quiénes y cómo se construyeron esos monumentos y miles de otros en toda nuestra Nación desde Silves a Murcia, desde Puertollano a Gibraltar. El Estado con sus mecanismos de educación y de control nos ha lavado la Memoria. Admiramos los monumentos y despreciamos a la Civilización que los posibilitó.
El desconocimiento, cuando no el desprecio a nuestra cultura e historia en los ámbitos del saber (escuelas, institutos, universidades) es la norma. Lo excepcional es encontrar trabajos dignos y científicos sobre nosotros mismos.
En el vocabulario de todo andaluz hay miles de palabras y de expresiones que tienen su procedencia en nuestro pasado andalusí y morisco. Las utilizamos muy a menudo y la práctica totalidad de los andaluces, desconocemos porqué las expresamos, de dónde proceden.
Unos breves ejemplos:
- Decimos que un niño es un “cafre”, proviene de la palabra kafir con la que se designa a todos los no musulmanes.
- Del cerdo me gustan hasta los andares. La inquisición entre otras cosas vigilaba y obligaba a los niños andaluces a comer manteca de cerdo. Una forma de sentirse “integrado” era hacer un canto a las excelencias de esa carne.
- Gandul, nos referimos a la persona muy vaga, floja y en plan despectivo a una profesión muy conocida. En árabe andalusí significa “soldado mercenario”.
- Irse de jarana o jaraneo. Lo decimos a ir de juerga, beber en abundancia, etc. Proviene de la palabra Haram (, malo, desaconsejable). En el Islam existe lo Halal, bueno, aconsejable y lo contrario, Haram.
- Moros en la costa, durante generaciones los moriscos expulsados volvían a las costas malagueñas, granadinas, almerienses a visitar a sus familias, a intentar quedarse o simplemente en una acción de represalia contra los ladrones que se habían quedado con sus propiedades y contra la iglesia. Las costas andaluzas están plagadas de torres vigías para prevenir la llegada de esos andaluces ansiosos de quedarse en su Patria.
- Ojalá, cuando queremos que un deseo cumpla. Del árabe insh´Allah, que Allah lo quiera.
- Olé, expresión que repetimos tres veces. Puede ser ante un buen cante flamenco, ante una buena corrida de toros, ante cualquier cosa que nos causa admiración. Los musulmanes ante cualquier situación semejante también decimos también tres veces Allahu Akbar, Allah es el más Grande.
- Quien tiene padrino se bautiza. La obligada cristianización de los andaluces tuvo diferentes formas y métodos. Si eran bautizos múltiples, por lo general en plazas, se les imponían los nombres que los conquistadores creían oportunos y se les adjudicaban apellidos del tipo de árboles frutales (manzano, cerezo, álamo, etc.), accidentes geográficos (río, monte, barranco, etc), de pueblos o ciudades (Jerez, Osuna, Antequera, etc) o simplemente motes.
Si el bautizado a la fuerza, ya era semiesclavo, dependía de un señor feudal castellano, se les daban sus apellidos, que podrían ser vascos o de los más castellanos, sin eso querer decir que su origen, alcurnia (de la palabra árabe al-cunia, origen, que no nobleza como se utiliza en castellano). Por eso si tenían padrinos esos andaluces, eran bautizados correctamente.
Es el mismo caso de negros americanos descendientes de esclavos, se llaman Jackson, o cualquier otro nombre anglosajón. El caso de cualquier indígena filipino o americano que con sus rasgos raciales propios, hoy se apellida Pérez o Martínez. En estos casos los rasgos raciales evidencian claramente de donde provienen. En el caso de nosotros andalusíes y moriscos, no había tales rasgos, éramos y somos europeos, ayer musulmanes y más tarde obligatoriamente cristianos nuevos.
- Fulero o fullero, la RAE lo define así: persona falsa, embustera, o simplemente charlatana. En árabe andalusí zullero, significa “el que comete muchas faltas”.
Acciones y hechos de andaluces que conscientemente o no, evidencian su origen:
- El agarejo. Reminiscencias de la inquisición para saber si a los niños privadamente se les había hecho la circuncisión. Acto humillante que se le hacía y aún se hace en pueblos de Andalucía y de Murcia. Se le bajan los pantalones, se le escupe en los genitales y si sigue “intacto” se le ridiculiza y humilla.
- Las saetas, el cante jondo y otros Palos del Flamenco. La taqiyya (1) en el flamenco está presente constantemente. Además de los Olé, Olé, Olé, los gestos del cantaor sentado en la silla cierra los ojos cabizbajo y alza el dedo índice de la mano derecha y dice: lai lai lai la, es una reminiscencia morisca de la Shahada o Reconocimiento de musulmán: La ilaha ila Allah, así podríamos alargarnos con muchos más ejemplos.
- Llevarse a la Novia. En todas las comarcas moriscas hasta nuestros días ha pervivido esta costumbre morisca. Fue una forma de rebeldía y de no reconocimiento del Estado y en mayor medida contra la iglesia católica. Era una forma de saltarse la moral. Una noche el novio se llevaba a la novia a su casa o la de algún familiar y consumaban su relación. A partir de ahí ya eran pareja para sus familias y para la sociedad. En 1986 se editó un buen libro sobre el tema que aún hoy se puede conseguir. (2)
Una pincelada de cómo las Administraciones utilizan las palabras:
El barrio de Santa Cruz en Sevilla, los alrededores de la Mezquita-Aljama de Córdoba, el Centro Histórico de Málaga, cada vez con más frecuencia son de nominados como “los barrios judíos”.
En esas calles están los palacios de los gobernantes andalusíes y los mejores edificios de aquella época.
¿Eran judíos nuestros reyes y califas?, ¿eran judíos nuestros principales jueces, ministros…?, ¿eran judíos la élite andalusí?. Entonces porqué ese esfuerzo españolista de velar nuestra Historia.
¿Cúantas Sinagogas y cuántas Mezquitas hay catalogadas en esos barrios?. ¿Porqué esos alcaldes defensores de la judiedad y negacionistas de la Civilización andalusí no nos ofrecen una Ruta de los Monumentos y Sinagogas Judios?.
Negar lo evidente durante cinco siglos, que vaya calando como las gotas de agua en una gruta, consigue que el andaluz sin conciencia, sin identidad, asuma la cultura e historia de sus verdugos y desconozca e incluso desprecie sus orígenes.
Durante siglos con gobiernos de todos los signos, el Estado español ha utilizado y utiliza la misma arma:
Borrar toda Memoria Histórica de los andaluces y que nos creamos que somos los más y mejores “españoles”.
Muchos nos negamos y reivindicamos y dignificamos nuestra pertenencia histórica, cultural y genética andalusí y morisca.

Fuente: diariolatorre.es

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